Hamid Chabat ne démissionnera pas de la tête de l'Istiqlal. Après sa défaite à la mairie de Fès, il tente une parade en se présentant à la présidence du conseil de la région Fès-Meknès. Sur le papier il est donné perdant mais il ne désespère pas d'un potentiel ralliement du RNI à sa candidature. Chabat joue sa dernière carte. Au Maroc rares sont les chefs de partis qui ont présenté leurs démissions à la suite d'un revers politique. Et Hamid Chabat ne fait résolument pas partie de cette catégorie. Même défait dans sa propre circonscription électorale de Fès, le secrétaire général de l'Istiqlal ne baisse pas pour autant les bras. Il tente une ultime parade en lorgnant la présidence de la région Fès-Meknès. Il a d'ores et déjà présenté sa candidature officielle à ce poste. Dans sa nouvelle aventure Chabat compte d'abord sur les quinze sièges remportés par son parti aux régionales du 4 septembre et ensuite sur les soutiens indéfectibles de ses alliés : les neuf du PAM , les cinq de l'USFP et les deux de l'Union constitutionnelle. Le bilan est de 31 voix acquises. Sur le papier ce chiffre ne garantit pas la majorité à Chabat. Il lui faut donc impérativement chasser dans le camp de l'opposition. Une mission qui s'annonce difficile mais pas impossible. Chabat peut compter sur les divisions de la majorité gouvernementale Hamid Chabat ne désespère pas d'un potentiel ralliement de quelques élus du RNI. La formation de Salaheddine Mezouar a six conseillers au bureau de la région Fès-Meknès. Cette option n'est pas à exclure. Le récent revirement de Rachid Talbi Alami à Tétouan a montré que la Colombe a ses propres calculs qui n'obéissent pas aux engagements envers les autres composantes de la majorité gouvernementale. En face de Chabat, les islamistes ont opté pour le ministre de la Jeunesse et des Sports. A moins d'une autre «trahison» du RNI, le secrétaire général du Mouvement populaire est certain de la victoire. Le PJD est arrivé en tête dans la région avec 22 élus, 9 pour le MP, 1 au PPS et 6 pour le RNI, soit 38 voix. Le scrutin de la semaine prochaine a valeur de test pour le cabinet Benkirane mais surtout pour Hamid Chabat. Le chef de l'Istiqlal joue son va-tout. En cas d'échec il serait très difficile pour lui de rebondir et de se maintenir à la tête du parti de l'Istiqlal.