La droite française a sauté sur l'occasion. Après les propos controversés du président du CFCM sur la transformation des églises non utilisées en mosquées, le président des Républicains, Nicolas Sarkzoy, et d'autres figures de la droite comme Eric Zemmour et Alain Finkielkraut ont opposé leur niet catégorique dans une tribune publiée par Valeurs Actuelles. Si Dalil Boubakeur avait émis sur Europe1 l'idée de transformer les églises non utilisées en mosquées - en raison du nombre très réduit de lieux de culte musulman en France -, l'ex-président du CFCM était rapidement revenu sur ses déclarations controversées le 15 juin. Mais entre temps, la droite semblait préparer une riposte de taille malgré le rétropédalage du recteur de la Grande mosquée de Paris le même jour. Ainsi, dans une tribune signée par une trentaine de figures de la droite comme Nicolas Sarkozy, Eric Zemmour, Alain Finkielkraut ou encore Jeannette Bougrab, elle appelle l'ex président du CFCM et, par extension les représentants musulmans, à ne pas choisir l'option des églises pour disposer de mosquées. «Déni de réalité» Sous le titre «Touche pas à mon église», cette pétition, initiée par l'écrivain Denis Tillinac, dénonce le danger d'«amalgames» nés des propos de Dalil Boubakeur, «en ces temps où le terrorisme islamiste ensanglante la planète et commet des crimes en plein Paris». Selon ces auteurs, «une église n'est pas une mosquée, et prétendre que ''les rites sont les mêmes'' relève d'un déni de réalité scandaleux». Continuant dans la récupération politique, la porte-parole des Républicains, Lydia Guirous, estime que «l'idée de Dalil Boubakeur était une provocation dans le contexte actuel». «Vouloir transformer les églises en mosquées était irresponsable. J'aurais préféré qu'il nous donne son plan d'action pour combattre les salafistes et reprendre les mosquées qui leur échappent complètement», s'insurge-t-elle. Pour sa part, Denis Tillinac estime que l'idée émise et désapprouvée par Boubakeur «… traduit un dédain de ce qu'est la mémoire profonde du peuple français». Le nouveau président du CFCM calme le jeu Si du côté de la droite on y est allé fort, pas question pour le nouveau président du CFCM de créer une nouvelle polémique sur cette pétition. «Le ton utilisé est très fort mais nous sommes dans un pays de liberté d'expression, je respecte cette prise de parole» de la droite, a réagi le Franco-Marocain Anouar Kbibech sur Métronews, rappelant que ce débat est déjà clos. Selon lui, les Français musulmans «souhaitent pratiquer leur culte décemment mais ils n'ont aucune volonté ou prétention de transformer d'autres lieux de culte». Par ailleurs, un sondage Ifop pour Valeurs Actuelles montre que 67% des musulmans seraient opposés à la récupération des églises vides pour les transformer en mosquées. Pour l'anthropologue Malek Chebel, il s'agirait même de la «totalité».