Le chef du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ) a reconnu, hier sur 2M, l'absence de toute coordination avec l'Algérie dans la lutte contre les réseaux terroristes. Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, et le département d'Etat américain sont également du même avis. Le chef du Bureau central des investigations judiciaires était, hier soir, parmi les invités de l'émission de débat «Moubacharatan Maâkom» sur 2M. Abdelhak Al Khayame a loué la politique adoptée, depuis 2003, par le Maroc. Celle-ci se décline, a-t-il expliqué, en une réforme du champ religieux, initiée par le roi Mohammed VI en 2004, des frappes préventives des services de sécurité contre des cellules présumées terroristes et en une amélioration des conditions économiques des milieux démunis grâce à l'INDH, lancée deux années après les attentats du 16 mai 2003. Le responsable a, par ailleurs, appelé les citoyens à la «vigilance» même s'il a salué les réalisations accomplies par ses services. Des résultats qui auraient pu être meilleures s'il y avait eu une coordination avec «le voisinage», allusion à l'Algérie. Al Khayame a démenti toutes les informations publiées concernant une prétendue coopération sécuritaire avec Alger. BCIJ, ministre de l'Intérieur et Américains sur la même longueur d'ondes Continuant sur le contexte régional, le chef du BCIJ a mis en garde contre les menaces qui guettent non seulement le Maroc ou la Libye mais l'ensemble des pays maghrébins. D'où son appel aux autorités du voisin de l'Est pour une mise en place de mécanismes d'échanges de données et d'informations sur le danger terroriste, particulièrement en provenance du Sahel, «véritable bombe à retardement», selon ses dires. Les propos d Abdelhak Al Khayame sont parfaitement en phase avec les récentes déclarations du ministre de l'Intérieur à l'hebdomadaire Jeune Afrique. Mohamed Hassad avait révélé que «nous en sommes au niveau zéro de coopération sécuritaire avec l'Algérie. Nous nous sommes organisés pour passer outre». Une affirmation que le tout dernier rapport du département d'Etat américain sur le terrorisme a d'ailleurs corroboré. Dans la partie consacrée au royaume, le document note que certes «le Maroc et l'Algérie participent au groupe 5+5 et au Partenariat Transsaharien Contre le Terrorisme (lancé en 2005 par Washington, ndlr) ; cependant leur désaccord sur le statut du Sahara occidental demeure un obstacle à la coopération» contre ce fléau en 2014.