L'Union des communautés islamiques d'Espagne (UCIDE) et l'Observatoire andalous sur la situation de citoyen musulman et l'islamophobie en Espagne viennent de publier un rapport révélant la hausse des actes islamophobes au royaume ibérique. Et les femmes en sont le plus victimes. Détails. Entre fin 2014 et début 2015, les actes islamophobes en Espagne ont considérablement augmenté, constate l'Union des communautés islamiques d'Espagne (UCIDE) et l'Observatoire andalous sur la situation de citoyen musulman et l'islamophobie en Espagne, dans un rapport tout récent dont Europa Press a pu se procurer un exemplaire. Selon ces organisations, les attentats survenus à Paris en janvier dernier expliquent partiellement cette situation où les femmes sont les plus touchées, note le rapport. Les actes recensés concernent généralement, la profanation, l'agression et la discrimination. En effet, près d'une trentaine de cas de plaintes, de crimes haineux, de profanation, d'incitation à la discrimination ou déni de service ont été signalés aux ONG musulmanes ces derniers mois, sans parler de ceux qui ont sombré dans l'oubli car non dénoncé. La communauté marocaine souvent ciblée Les auteurs évoquent notamment le cas d'une femme voilée à Victoria qui s'est vue refuser l'accès au bus urbain par un chauffeur. Dans la même ville, une jeune arbitre d'origine marocaine, âgé de 16 ans, a dû être hospitalisé après avoir été agressé par le père d'un joueur. Et les écarts de comportements ne s'arrêtent pas seulement aux citoyens. Lors d'une sortie médiatique, note le rapport, le maire de Victoria a tenu des propos déplacés envers la communauté marocaine disant qu'elle «vient [en Espagne pour] vivre de l'aide sociale». Le document relève également les difficultés rencontrées par les parents musulmans au niveau éducatif. Certaines écoles offrant pourtant des cours de religion, ne mentionnent pas la religion musulmane sur leurs formulaires d'inscription. Dans les prisons, le rapport relève plusieurs agressions de détenus de confession musulmane et l'interdiction de certains assistants religieux musulmans, une décision généralement prise sur la base de «préjugés», dénoncent les auteurs. Risque d'une «culture islamophobe» via les médias D'après UCIDE et l'Observatoire andalous, une partie de la population -dont la densité varie d'une ville à une autre- continue d'exprimer de «fortes réserves» à la vue des mosquées et cimetières musulmans. Une situation qui fait parfois naitre des conflits de société au moment où, estiment ces deux organisations, les pouvoirs publics «manquent à faire prévaloir le droit fondamental à la liberté religieuse». Même si le rapport reconnait des progrès dans le travail de prévention de la police contre les crimes haineux, les auteurs dénoncent les médias qui – d'après eux – renforcent les préjugés envers l'islam grâce au contenu «négatif» faisant référence à cette religion et ses pratiquants. Selon eux, cela peut avoir un lourd impact à la longue car les citoyens peuvent être affectés «à un âge précoce» et développer une «culture de l'islamophobie».