Ce week-end n'aura pas été de tout repos pour Nabil Ayouch et l'équipe du film Much Loved. Après les fuites de plusieurs heures de rushs du film sur internet, les internautes -même ceux qui étaient du côté du cinéaste- ont exprimé leur colère. Décidément le dernier film du réalisateur franco-marocain continue de déchaîner les passions de tout bord et provoque un tsunami sur le web. La découverte de certaines scènes à caractère pornographique du film qui auraient vraisemblablement fuité de la post-production a choqué les internautes et créé un véritable tollé sur internet. Alors qu'ils étaient plus de 31 000 fans sur la page Facebook du film, dont une grande majorité qui soutenait le réalisateur afin de défendre la liberté d'expression, celui-ci vient de voir ses propres soutiens changer de camp. En effet, la découverte de scènes affichant des prostituées en plein ébats amoureux a suscité des centaines de commentaires négatifs fustigeant le réalisateur. On lui reproche des scènes pornographiques, extrêmement choquantes. Des centaines de commentaires négatifs «Avant de voir le film j'étais totalement avec Nabil Ayouch parce que je pensais que c'était une histoire qui raconte la misère d'une fille marocaine ou entre parenthèse de la souffrance des prostituées marocaines avec les Saoudiens. Mais malheureusement j'étais choquée de voir un film avec un niveau aussi vulgaire» a déclaré Souzane El. Nabil Ayouch et les producteurs ont tenté de se justifier maladroitement sur la fuite des rushs du film, en menaçant toute personne qui diffuserait ceux-ci de poursuites judiciaires. Mais Aymane leur répond : «Le crime n'est pas de les diffuser illégalement mais plutôt de les filmer. Je porte à votre connaissance que les films pornographiques sont considérés comme des délits». Même ceux qui ont vu le film en France ne semblent pas convaincus. «J'ai vu ce film il y a quelques jours. Ayouch n'est pas très différent d'un boucher, il vend de la viande en prétendant faire du cinéma. Scénario et dialogues ridicules, tournage primitif des scènes pornographiques. Il n'y a aucune valeur ajoutée dans ce film, n'importe quel débutant peut écrire et tourner ce genre de film.», a envoyé Frédéric Bolzano. Son distributeur tout aussi gêné Ce ne sont pas seulement les spectacteurs qui ont changé d'avis sur le film et le travail de Nabil Ayouch. Même le distributeur Eric Lagesse se dit déçu et prend ses distances, alors que sa société Pyramide a acheté les droits du film pour un montant de 400 000 € selon nos sources pour la France, l'Italie et les pays de l'ex-Yougoslavie. «J'ai acheté le film le week-end avant Cannes. Je l'ai trouvé formidable. Mais ensuite, je n'ai pas maîtrisé la communication. Notamment le visuel provocant qui montre une comédienne avec un doigt dans la bouche. Cela ne me plaît pas. Si on ajoute à cela les extraits sur Internet, cela rend le film putassier, alors qu'il est plein d'humanité.» a-t-il déclaré au journal Le Monde. Un nouveau coup dur pour l'équipe du film. Droit de réponse de Eric Lagesse Je lis avec stupeur (et retard) votre commentaire sur l'article de Clarisse Fabre paru dans le Monde du 30 mai dernier où j'étais interviewé en tant que distributeur français du film MUCH LOVED. J'ai relu plusieurs fois le passage que vous en avez publié pour tenter de comprendre votre interprétation et elle me semble être un contresens absolu. Vous me dites « déçu » et vous écrivez que je « prends mes distances » avec le film alors qu'il est écrit noir sur blanc que je regrette que « la polémique m'ait échappée ». Et la polémique, ce sont les censeurs de toutes parts qui l'ont lancée, détruisant un film qu'ils n'ont même pas vu. C'est là ma seule déception. Sachez donc que je ne regrette pas une seule minute d'avoir acheté MUCH LOVED (vos sources sont par ailleurs erronées puisque je n'ai pas acheté l'Italie et l'ex-Yougoslavie mais uniquement la France). Article modifié le 09/06/2015 à 17h23