Nabil Ayouch, réalisateur de «Much Loved»./DR Une pétition a été lancée en France par des cinéastes pour soutenir le réalisateur Nabil Ayouch et l'actrice principale de «Much loved», Loubna Abidar. Ce film sur la prostitution a été interdit de projection au Maroc et continue d'alimenter les débats. Près de 80 cinéastes et producteurs travaillant en France ont dénoncé vendredi la «censure» visant le dernier film du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch. Traitant de la prostitution, ce film a été interdit de projection au Maroc. Les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne et Lucas Belvaux, ainsi qu'Arnaud Desplechin, Laurent Cantet, Pascale Ferran, Costa-Gavras, Michel Hazanavicius, Riad Sattouf et le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun figurent parmi les «premiers signataires» d'une pétition de «soutien» au réalisateur et à son actrice principale, Loubna Abidar. Le gouvernement marocain a annoncé lundi que le film «Much loved», présenté lors du dernier Festival de Cannes, est interdit de projection au Maroc car il comporte un «outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine». Ce film, qui n'est pas encore sorti en salles, traite du problème de la prostitution au Maroc à travers le portrait de plusieurs femmes. Ayouch et Abidar menacés de mort «Cette interdiction encourage les pires attaques des courants conservateurs marocains envers le film, Nabil Ayouch et Loubna Abidar faisant l'objet de menaces de mort sur les réseaux sociaux», souligne la pétition signée par les cinéastes et les producteurs. «De toute évidence, ce film sur le milieu de la prostitution à Marrakech montre une réalité que les autorités marocaines refusent de regarder en face. Pourtant, cette réalité niée ne sera modifiée en rien par cet acte de censure délibérée», ajoutent les signataires de la pétition. Les cinéastes et producteurs dénoncent «l'obscurantisme et les violentes atteintes à la liberté que cette interdiction constitue: atteinte à la liberté d'expression, atteinte à la liberté du metteur en scène d'exposer son travail, atteinte à la liberté des spectateurs qui ne peuvent avoir accès au film dans les salles de cinémas marocaines». Le réalisateur Nabil Ayouch s'était dit, mardi, «choqué» et «surpris» par cette interdiction, évoquant une «mise en danger de la liberté d'expression». Parallèlement à l'interdiction officielle de «Much loved», le film alimente toujours les débats sur les réseaux sociaux. Les avis divergents, la plupart condamnant Nabil Ayouch et l'actrice principale. Mais tout cela reste relatif, car basé sur des extraits ayant filtré sur Internet.