La Commission islamique de Melilla (CIM) et l'Association « Inter culture » de l'enclave sont convaincus que la récente ordonnance de ratification par le juge Baltasar Garzon de la demande d'extradition de Mohamed El Bay et Ali Aarras à pour objectif de faciliter les relations entre l'Espagne et le Royaume du Maroc, apprend t-on auprès du quotidien « Melilla Hoy ». Les deux hommes demandés par le Maroc sont accusés d'appartenance et de collaboration avec les réseaux djihadistes. Ali Aarras est considéré par les autorités marocaines comme un membre du Mouvement des moudjahidines au Maghreb depuis 1982 et est liée aux attentats de Casablanca du 16 mai 2003. Mohamed El Bay serait lié à un réseau terroriste que la sécurité marocaine a démantelé en février 2008 avec l'arrestation de plus de 30 personnes. La CIM avait entrepris une campagne dans plusieurs endroits de Melilla notamment dans les mosquées pour s'opposer à l'extradition de ces deux personnes vers le Maroc. Ce groupement dénonce cette décision comme une discrimination car « le gouvernement n'a jamais extradé un espagnol non musulman ». Pour le cas de Mohamed El Bay, la CIM pense que l'Audience Nationale a « simplement » passer sous silence sa citoyenneté espagnole. Quant à Ali Aarras, né à Melilla mais de nationalité belge, le porte-parole de la CIM, Abderraman Benyahya a rappelé que l'accord d'extradition entre les deux pays prévoit que, si une affaire est en cours dans l'un des deux pays, elle doit y demeurer pour être juger. Pour sa part, la présidente de l'Association « Inter culture », Yonaida Sellam, estime que c'est un « précédent catastrophique pour les melilliens de confession musulmane ». Elle demande donc instamment au président de la ville autonome, Juan José Imbroda, à la délégation gouvernementale ainsi qu'aux représentants de tous les partis politiques de s'impliquer pour empêcher l'extradition. Les deux Associations tenteront un recours auprès de la Cour Constitutionnelle espagnole pour se faire entendre.