La lune de miel entre la Minurso et le Polisario est terminée. Depuis le départ de Wolfgang Weisbrod-Weber et l'arrivée de la Canadienne Kim Buldoc, le Front ne cesse de critiquer les «dérives» de la Mission de l'ONU au Sahara. La résolution 2218 du Conseil de sécurité a visiblement poussé les amis de Mohamed Abdelaziz à durcir sa position. Détails. Après le revers subi au Conseil de sécurité, le Polisario tente de rebondir en ciblant la Minurso. Son armée déployée dans la zone tampon de Tifarity aurait interdit à un camion de l'ONU transportant des vivres aux casques bleus, de traverser sous prétexte qu'il porte des plaques minéralogiques marocaines. L'ancien représentant de Ban Ki-moon au Sahara, l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber (juin 2012-août 2014), a eu beau plaider pour que la flotte de voitures de la Mission ait des matricules de l'ONU mais sans succès. Le véhicule, considéré comme un «butin de guerre de l'ennemi marocain», a été ensuite saisi par le Front, indique un média dans les camps de Tindouf. Auparavant, le Polisario fermait les yeux sur cette petite «entorse» de la Mission de l'ONU au Sahara occidental. Cet incident s'ajoute au refus de laisser des membres de la Minurso descendre d'un hélicoptère appartenant à l'ONU. Cette fois le motif avancé pour justifier la mesure : les soldats avaient oublié d'apporter avec eux leurs passeports. Du coup, l'appareil a été contraint de rebrousser chemin. Le Polisario et Alger cogitent une décision à la résolution 2218 Cette agitation semble être une manœuvre permettant à la direction de négocier avec son parrain algérien une réaction à la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le différend territorial. Dimanche 3 mai, le secrétariat général du Polisario s'est réuni au camp Rabouni en vue de prendre une position. Mais il n'en fut rien. Mohamed Abdelaziz et les siens ont reporté leur «décision» à demain gagnant ainsi 48 heures. Le temps que les responsables algériens terminent l'examen de la situation. Des informations annoncent la poursuite des rencontres au plus haut sommet de l'Etat entre le président Abdelaziz Bouteflika, le patron de la DRS, le général Toufik et le chef des armées, le général Gaid Saleh, sur cette question. Les trois responsables n'ont pas encore arrêté de position.