Dans presque deux semaines, Christopher Ross devra présenter, aux membres du Conseil de sécurité, ses observations sur le conflit au Sahara. De son côté le chef de la Minurso se prépare, également, à cette échéance. Il vient juste de terminer une visite dans les camps de Tindouf. C'est le 17 avril que le Conseil de sécurité tiendra sa première réunion de consultation sur la question du Sahara. Le médiateur américain, Christopher Ross, devra présenter -sans aucun doute lors d'une séance à huis-clos des Quinze-, un briefing sur ses tournées dans la région, et ce, depuis l'adoption, en avril 2013, de la résolution 2099. Le chef de la Minurso, l'Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, aura également droit à un temps de parole devant les membres du CS. Une année blanche pour Ross Durant les douze derniers mois, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental n'a pas eu beaucoup de travail. Il n'a pas réussi à convaincre le Maroc et le Polisario de renouer le fil des négociations. Le médiateur ne s'est rendu dans la région qu'à deux reprises. Le 17 avril, l'Américain pourrait tenter de revendre sa nouvelle formule pour la résolution du conflit, consistant en le lancement d'une série d'«échanges bilatéraux discrètes», principalement entre les deux parties en conflit, signifiant de facto une mise à l'écart de l'Algérie. Ross a déjà présenté sa stratégie, le 30 octobre dernier lors d'une réunion du Conseil de sécurité, toujours à huis-clos, consacrée exclusivement à ce sujet. Lors de cette présentation, il avait encore une fois, admis l'échec des 9 rounds de réunions informelles qu'il avait initié en 2009. Le chef de la Minurso prépare son rapport dans les camps En prévision de ce rendez-vous, le chef de la Minurso a effectué, dans l'après-midi du jeudi 3 avril, une visite éclair dans les camps de Tindouf. Il s'est notamment entretenu avec le chef de la diplomatie du Polisario, Mohamed Salem Ould Salek et a rencontré le président de la commission des droits de l'Homme, créée il y a quelques jours par Mohamed Abdelaziz. Une instance qui ne fait d'ailleurs pas l'unanimité autour d'elle. Depuis sa nomination, au printemps 2012, à ce poste à la place de l'Egyptien Hani Aziz, l'Allemand Weber a visité les camps à maintes reprises. En revanche, il ne s'est jamais rendu à Rabat. Par ailleurs, sur les dix membres non-permanents du Conseil de sécurité, le Polisario peut compte encore sur un allié fort : le Nigéria. D'ailleurs ce mois-ci, c'est la représentante de ce pays qui préside le CS. En revanche, le Maroc a le soutien de la Jordanie et de l'Argentine. Quant aux autres, ils ont les yeux rivés sur la position des Etats-Unis.