L'épisode de la suspension de séance du mardi 28 avril à la Chambre des représentants n'est pas encore clos. Les quatre partis de l'opposition parlementaire pourraient frapper à la porte du Palais pour quémander son intervention. Le roi Mohammed VI sera-t-il à nouveau sollicité pour un arbitrage entre l'opposition parlementaire et Abdelilah Benkirane ? Dans des déclarations à Yabiladi, une source proche de l'USFP n'exclut pas cette possibilité. «C'est le seul recours qui se présente devant les quatre partis en vue de contraindre le chef du gouvernement à se conformer aux règles élémentaires de la bienséance à la Chambre des représentants, surtout que ses passages mensuels sont diffusés en direct par la chaîne Al Oula», explique-t-elle. Cette option n'est toutefois pas sans risque, et pas seulement pour les formations de l'opposition car les composantes de la majorité sont également concernées. Elle réduirait en effet à néant le peu de crédibilité qui reste aux politiques marocains aux yeux de l'opinion publique en renforçant davantage la tutelle du Palais sur l'ensemble de la classe politique. Boycotter Benkirane L'Istiqlal, le PAM, l'USFP et l'UC semblent avoir une autre corde à leur arc. Ils comptent brandir l'arme du boycott des séances parlementaires en présence de Benkirane. Cette riposte politique aurait pour but de répondre, selon eux, à une série de dérapages ayant marqué les passages mensuels du chef de l'exécutif au parlement et ce depuis sa prise de fonction. «Le moment historique», salué au début de 2012 par les députés et les sénateurs, a beaucoup perdu de son aura. Les échanges d'insultes et de propos portant atteinte à l'honneur ont pris le pas sur le principe du respect des positions des différents camps. Mais le chef du gouvernement pourrait lui aussi contre-attaquer. Jusqu'à présent Benkirane a réussi à imposer son refus de se présenter devant les sénateurs. Son dernier oral devant les sénateurs remontent en effet au 3 décembre 2014. Son passage du 30 janvier a été reporté. Et il en est de même pour ceux de février et mars. Sera-t-il tenté de faire la même chose avec les députés ? Chose qui paraît cependant compliquée puisque l'article 100 de la constitution du 1er juillet 2011 est très clair : «Les réponses aux questions de politique générale sont données par le chef du gouvernement. Une séance par mois est réservée à ces questions et les réponses y afférentes sont présentées devant la Chambre concernée».