Invité par des républicains, Geert Wilders devrait se rendre cette semaine aux Etats-Unis où il participera à plusieurs événements. Mécontents en raison de l'islamophobie affichée du député néerlandais, des membres du Congrès américain appellent à lui interdire l'accès au territoire américain. Ce sont deux membres musulmans du Congrès américain, Keith Ellison et Andre Carson, qui veulent interdire l'entrée de Geert Wilders sur le territoire des Etats-Unis. Ils se sont directement adressés – dans une lettre conjointe – au secrétaire d'Etat John Kerry et au secrétaire de la sécurité interne Jeh Johnson, a révélé mardi le magazine Foreign Policy. En effet, Wilders a été invité par des Républicains à prendre part à des manifestations qui se déroulent cette semaine à Washington. Une invitation dont le député néerlandais s'est réjoui, soulignant sur son site web : «Dans mes discours, je vais prévenir mes collègues américains sur les dangers de l'islamisation». Faire valoir la loi «Nous vous écrivons pour évoquer notre profonde préoccupation au sujet de la visite de M. Geert Wilders, un député néerlandais connu pour son islamophobie récurrente», Ellison et Carson. Ils rappellent les écarts de Geert Wilders dans son pays à l'égard des musulmans, soulignant les propos anti-marocains qu'il a tenus lors de sa campagne électorale pour les municipales 2014 aux Pays-Bas. D'après les deux congressistes, le député néerlandais est tout simplement «l'un des leaders haineux d'Europe qui continue à entretenir les discriminations» sur le continent. «Lui permettre d'entrer aux Etats-Unis fera du mal à notre nation qui a pour valeurs la liberté religieuse et le respect du pluralisme», jugent-ils. Ellison et Carson demandent à John Kerry et Jeh Johnson d'interdire l'entrée de Wilders sur le sol américain en vertu de la loi sur la liberté religieuse internationale de 1998. Celle-ci autorise en effet le département d'Etat à interdire des dirigeants étrangers coupables de «graves violations de la liberté religieuse». Pour les deux membres du Congrès, cela est «clairement applicable» à Wilders. Pour rappel, c'est sur la base de cette loi que les Etats-Unis avait refusé son visa en 2005 à l'actuel premier ministre indien Narendra Modi. On lui reprochait d'avoir omis de défendre les musulmans lors des émeutes meurtrières survenues contre cette communauté en 2002 dans l'Etat du Gujarat qu'il dirigeait à l'époque. Cette semaine, un autre congressiste, Joe Crowley, a rejoint la Ellison et Carson, réclamant lui aussi l'interdiction de Geert Wilders sur le sol américain. Mais pour l'instant, ni John Kerry, ni Jeh Johnson n'ont donné suite à cette demande.