Depuis 2013, le Maroc annonçait déjà l'éventuelle autorisation d'associations indépendantistes sahraouies. En mars dernier, la chose semblait imminente et aujourd'hui, c'est chose faite pour l'une de ces organisations. L'Association sahraouie des victimes des violations des droits de l'homme (ASVVDH) pourra désormais avoir une adresse, un numéro de téléphone fixe, un compte bancaire et jouir de tous les avantages dédiés aux organisations de même type reconnues officiellement. Elle a en effet reçu le feu vert des autorités marocaines pour mener ses activités sur le territoire chérifien, a annoncé sa vice-présidente, Ghalia Djimi, rapporte l'agence EFE. L'autorisation reste cependant simplement verbale pour l'instant, vu que l'ASVVDH n'a pas encore en main propre le récépissé délivré par le ministère de l'Intérieur. Mais le président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), Driss Yazami, a personnellement joint par téléphone Mme Djimi pour lui annoncer que son association peut désormais exercer librement ses activités sur l'ensemble du territoire national. CODESA va encore attendre Dirigée par Brahim Dahan, l'ASVVDH était tout de même tolérée. Elle mène ses activités depuis 2005. Depuis cette date, elle tient régulièrement ses réunions dans les maisons et rencontre même des diplomates étrangers accrédités au Maroc. Selon EFE, certains de ses membres ainsi que sa vice-président ont quelques fois assisté à des conférences à l'étranger. En gros, cette autorisation est tout ce qui leur manquait pour faire tout cela en toute légalité. L'ASVVDH devient ainsi la première association pro-Polisario sahraouie autorisée par Rabat, suite à une recommandation émise en 2013 par le CNDH. Au mois de mars dernier, la chose se voulait même très imminente. Cependant, une autre association était attendue dans la liste des autorisées : le Collectif des défenseurs des droits de l'Homme au Sahara occidental (CODESA), dirigé par Aminatou Haïdar. Son porte-parole, Mohamed Salem Lkahal, a estimé que l'ASVVDH doit son autorisation à sa ligne beaucoup plus «modérée», contrairement à la CODESA qui est beaucoup plus hostile au régime. Timing bien choisi De son côté, l'Association sahraouie des victimes des violations des droits de l'homme n'attend plus que de recevoir son récépissé. D'après Ghalia Djimi, le processus de légalisation devrait s'achever au retour de Brahim Dahan qui est actuellement hospitalisé dans un centre espagnol. La décision de Rabat sera très certainement bien accueillie à l'international. D'ailleurs le timing ne semble pas fortuit, puisque le Conseil de sécurité de l'ONU adoptera mardi prochain une résolution au conflit du Sahara. D'ailleurs l'autorisation de l'ASVVDH tombe au moment où les Quinze annoncent un projet de résolution favorable au Maroc.