L'activiste saharaouie, Ghalia Djimi, actuellement aux îles Canaries, appelle l'Etat espagnol à pousser le Maroc à « respecter le droit à l'autodétermination ». Elle affirme aux micros de la radio local San Borondón que l'Espagne a sa responsabilité dans cette affaire. Elle lance donc un appel au gouvernement espagnol, demandant à ce qu'une action « forte » soit entamée pour que le Maroc respecte le droit de la population saharaoui à son autodétermination. Ghalia Djimi est né à Agadir en 1961. Mariée et mère de cinq fils, elle aurait acquis très tôt des convictions nationalistes. Sa famille s'est réfugiée au Maroc dès les années 40, et Ghalia a commencé son militantisme actif à Laâyoune, en 1986. Elle racontera avoir été victime de toutes formes de torture, physique et psychique. Sa mère aurait disparu en 1984. Elle déclare avoir « Un devoir de conscience. Il faut continuer à lutter pour les droits de l'homme. Pour la mémoire de plus de 500 disparitions forcées », raconte-elle. Elle rappelle, depuis son micro, que la communauté internationale connaît toutes les souffrances qu'on vécu les sahraouis dans les prisons secrètes du Maroc. Elle déplore entre autres que le Maroc «ne reconnaît pas notre association, l'Association sahraoui des victimes de violations graves des droits humains commises par le Maroc » (ASVDH, présidée par Brahim Dahane). Cette association se dit contrariée du discours marocain sur l'autonomie. « C'est un discours maquillé, car sur place, nous ne vivons pas cette démocratie dont parle le Maroc ». Elle ajoute qu'il reste encore de nombreux prisonniers politiques dans les prisons de Laâyoune. « Il existe toutes formes de violations de ce genre. Nous ne vivons pas cette violation de la part de l'homme, parce que dans notre culture, la femme est très estimée, mais de la part de l'Etat marocain ». Finalement, elle choisit de lancer un appel au gouvernement espagnol, « parce que la société civile espagnole est de notre côté, contrairement au Gouvernement. Cette situation n'est pas juste. L'Espagne a une responsabilité historique, juridique et morale. Il est donc de son ressort d'agir pour que le Maroc respecte l'autodétermination », conclut-elle.