1er avril 2008 – 1er avril 2015, cela fait aujourd'hui 7 ans jour pour jour qu'Ali Aarrass a été emprisonné. Sa famille, son avocat, ainsi que les associations de droit de l'Homme continuent à se mobiliser pour sa libération. Détails. «Nous voilà déjà le 1 avril 2015, une date que je ne peux oublier, qui reste gravée dans ma mémoire. En effet cela fait 7 ans que mon mari, Ali Aarrass est emprisonné au Maroc. 7 longues années qu'on ce bat contre cette injustice qu'est la sienne», écrit Houria, l'épouse d'Ali Aarrass, dans une note publiée sur le site de soutien au Belgo-Marocain, à l'occasion de ce triste anniversaire. Comme les années antérieures, Houria espère que 2015 sera la dernière année que son mari passera «derrière ces terribles barreaux». C'est aussi l'espérance de son avocat, Maître Christophe Marchand. Tous ne comprennent pas l'attitude de la Belgique dans cette affaire, alors qu'arrêté en Espagne pour une présumée implication dans des actes terroristes, il avait été innocenté. «On ne sait pas pourquoi, on a l'impression que la Belgique n'a pas pris la mesure de la situation de Monsieur Aarrass.[…] Deux instances des Nations Unies ont admis en 2014 que Monsieur Arras avait été torturé. Il est également prouvé qu'il est innocent. Il continue à subir des traitements inhumains et dégradants encore maintenant», rappelle l'avocat dans un entretien avec RTBF. «Malgré cela, le ministre [belge] des Affaires étrangères a envoyé trois lettres en sept mois», a-t-il fait remarqué. «Un seul jour d'emprisonnement pour Ali Aarrass est un jour de trop» Certains pensent que la double nationalité d'Ali Aarrass est un frein à l'action des autorités belges auprès de leurs homologues marocains. Mais Me Marchand estime que Ali est «Belge, il a fait son service militaire. Les hasards ont fait que finalement il est aussi Marocain, il ne l'a pas choisi. La Belgique n'intervient pas parce qu'il est aussi marocain et qu'on ne peut pas intervenir pour lui là-bas. C'est faux, on a des tribunaux en Belgique qui obligent la Belgique à intervenir, à rendre des visites. Elle ne le fait pas. Elle envoie des lettres au gouvernement marocain en disant qu'ils étudient la question. Mais, c'est tout ce qu'ils font». Une copie du passeport belge d'Ali Aarrass a même été publié ce jour sur le site web de soutien qui lui est dédié, afin de rappeler son appartenance à la Belgique. Au Maroc, les associations de défense des droits de l'Homme continuent de réclamer sa libération. Aucune manifestation particulière n'a été organisée en ce jour d'anniversaire, mais l'AMDH réitère sa position. «Ali Aarrass est détenu à cause de ses opinions. Il n'y a jamais eu aucune preuve de son implication dans des actes terroristes. L'Etat marocain avait été interpellé par l'ONU, mais il n'a rien fait jusqu'à lors», déclare à Yabiladi le secrétaire général de l'association, Taïb Madmad. «Dans cette affaire, un seul jour d'emprisonnement est un jour de trop», tranche-t-il soulignant que cela vaut également pour tous ces «journalistes, militants, activistes, … actuellement détenus et torturés à tord […] et parfois même sur la base d'aveux obtenus sous le coup de la torture». Malgré tout, la famille du Belgo-Marocain ne baisse pas les bras. Sa sœur, Farida Aarrass, qui se réjouit du soutien de l'ONU et d'Amnesty International, a confié à la presse belge que père, frères et épouse d'Ali continueraient le combat.