Les partisans de la langue arabe mènent une campagne contre le conseil supérieur de l'enseignement. L'instance présidée par Omar Azziman aurait recommandé de garder le français, en tant que première langue étrangère dans l'enseignement au détriment de l'anglais. Le collectif de défense de l'arabe parlent de «dérive» et menacent de sortir dans la rue contre la «francisation» imposée de l'enseignement public. Les informations qui fuitent du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifiques font sortir les partisans de la langue arabe de leurs gonds. L'instance présidée par Omar Azziman aurait pris le contre-pied des propositions de certains acteurs associatifs et politiques. Elle aurait en effet recommandé de garder le français en tant que première langue étrangère dans les écoles publiques au détriment de l'anglais. Le CSEFRS serait même favorable à l'introduction de l'apprentissage de la langue de Molière dès la première année du primaire, contre la 3ième actuellement. Descendre dans les rues Les défenseurs de la langue arabe, réunis au sein d'un collectif, estiment qu'il s'agit là d'un changement inattendu de la part du Conseil. Dans un communiqué, le collectif dénonce «toute tentative unilatérale visant à imposer le français» dans les manuels scolaires, arguant que cette langue n'est plus adaptée «au contexte actuel du savoir» et que l'enseignement du français «aggrave» même le retard «scientifique et académique» des Marocains. Il s'agit là d'une manœuvre dictée par des «intérêts sectaires et une idéologie étriquée», affirme les membres du collectif. Ils estiment qu'une telle recommandation serait de nature «à porter atteinte à l'arabe, la langue officielle de l'Etat (…) ce qui équivaut à une atteinte à l'existence de l'Etat-Nation et à la société, ce que les Marocains n'accepteront jamais». Par ailleurs, les associations et les acteurs politiques tentent de faire pression sur le conseil en brandissant la menace de sortir manifester au cas où leurs revendications ne seraient pas prises en compte par le CSEFRS. A quelques jours de la présentation d'un rapport au roi Mohammed VI sur l'état de l'enseignement, une belle empoignade s'annonce entre les deux parties. Daoudi favorable à l'anglais Si elle se confirme, la recommandation du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifiques privilégiant le français s'inscrirait en totale opposition aux ambitions exprimées par le ministre l'Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, connu pour ses positions entièrement en faveur de l'anglais. Il est, d'ailleurs, convaincu que l'anglais est la solution idoine aux problèmes du système scolaire marocain. Le ministre, issu du PJD, avait d'ailleurs annoncé en février que son département travaillait, déjà, sur des programmes à même d'assurer, à moyen terme, une forte présence de la langue de Shakespeare dans les universités marocaines, notamment dans les matières scientifiques. Son projet pourrait donc être fortement compromis si les propositions du CSEFRS venaient à être retenues.