Durant le week-end dernier, Al Adl wal Ihsane est monté au créneau pour dénoncer l'interpellation d'un de ses membres. Après la publication de communiqués et un sit-in à Casablanca, l'intéressé a retrouvé la liberté. Il était poursuivi dans une affaire d'adultère, selon la préfecture de la police. Après plusieurs jours de garde à vue, la police a libéré, ce matin, un disciple d'Al Adl wal Ihssane. Mustapha Errik, membre du secrétariat général du Cercle politique, a disparu dans l'après-midi du vendredi 13 mars alors qu'il venait juste d'assister aux funérailles de l'épouse de Noubir Amaoui, le secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT), un syndicat qui compte dans ses rangs une forte présence de «Adlistes». Le lendemain matin, la police informe la femme d'Errik que son mari est détenu et lui demande de se rendre immédiatement aux locaux de la préfecture de Casablanca mais sans lui révéler les charges qui pèsent contre son époux. Le même jour le bureau politique d'AWI dénonce, dans un communiqué, cette interpellation, estimant qu'il s'agit là d'un autre exemple de la campagne de restrictions systématique menée par les autorités marocaines contre la Jamaâ. Mohamed Salmi, le coordinateur de la branche droits de l'Homme, dans un mail parvenu à Yabiladi, souligne que la femme de Mustapha Errik et ses avocats n'ont pu entrer en contact avec le détenu bien qu'ils aient une autorisation de la part du parquet général. Il a fallu une intervention du barreau de Casablanca pour que la défense ait pu s'entretenir avec son client. Une affaire d'adultère qui a mal tourné ? Cette sortie médiatique a été fortement appuyée par un sit-in organisé, dans l'après-midi du dimanche 15 mars par la section casablancaise d'AWI, devant le tribunal de première instance d'Aïn Sebaâ. En chœur, plusieurs dizaines de personnes ont réclamé la libération d'Errik. Ce matin, dans un communiqué, la préfecture de police de Casablanca conteste la version relayée par Al Adl wal Ihsane. L'interpellation de Mustapha Errik est «conforme à la loi après qu'il était pris en flagrant délit d'adultère», indique la même source. Et selon l'article 491 du Code pénal marocain, Errik risquait une peine d'emprisonnement d'un à deux ans. Néanmoins, malgré la révélation de la police, le «adliste» a été remis en liberté, suite à une concession de la part de sa femme. Celle-ci a consenti à ne pas le poursuivre en justice. Une version que Al Adl wal Ihsane n'a pas encore commentée, bien que son site continue de publier d'autres informations de moindre importance.