On en avait parlé récemment, mais la revoilà sur le devant de la scène en Belgique. La pièce théâtrale du réalisateur belge d'origine marocaine, Ismaël Saïdi, «Djihad» ne laisse pas insensible en Belgique. Fadila Laanan (PS), la ministre-présidente du gouvernement francophone bruxellois en charge de la Culture et de l'Enseignement souhaite même que cette pièce soit diffusée dans les écoles pour sensibiliser les jeunes contre le radicalisme. Ismaël Saïdi, le réalisateur belge d'origine marocaine avait récemment frappé fort avec sa nouvelle pièce «Djihad», qui évoque l'histoire de trois jeunes jihadistes partis combattre mais confrontés à une réalité bien différente de celle qu'ils espéraient une fois sur le terrain. Surfant sur la vague de succès qu'a connu sa toute dernière pièce, Saïdi vient de voir la ministre-présidente du gouvernement francophone bruxellois en charge de la Culture et de l'Enseignement, Fadila Laanan, demander que la pièce soit diffusée dans les écoles. L'objectif selon elle est de lutter contre le radicalisme, surtout en ces temps marqués par les terribles événements qui ont secoués la France. L'élue d'origine marocaine pense également que cette pièce pourtant humoristique pourra contribuer à lutter contre d'autres fléaux tels que «le racisme, l'antisémitisme et l'islamophobie». «La ministre souhaite diffuser largement cette pièce (Djihad) au sein du public scolaire pour susciter le débat, la prise de conscience des jeunes sur ces phénomènes de société», indique son cabinet cité par La Capitale. «Ismaël Saïdi parle de responsabilité quand il parle de l'écriture de sa pièce. Il est de notre responsabilité de mettre la lumière sur ces pièces, ces œuvres qui sont des outils pédagogiques.», ajoute-t-il. «Utilité publique» La ministre veut que cette pièce d'«utilité publique» dépasse le cadre de certaines salles de spectacle. Elle a en effet décidé de lancer une reconnaissance de pièces dites d'«utilité publique» afin qu'un jury sélectionne des pièces de ce genre. Le jury sera composé d'enseignants et d'artistes. «En tant que pouvoirs publics, il est de notre devoir de consacrer tous les moyens nécessaires à la mise en place de ces lieux d'échanges et de ces espaces d'expression qui sont essentiels à la lutte contre toutes les dérives extrémistes», a expliqué Laanan. En plus de «Djihad», «Un homme debout», pièce de Fouad Mansour qui raconte le parcours d'un détenu (ses peurs, sa solitude, ses remords, sa réinsertion…) a été également suggérée par Laanan. Pour rappel, Ismaël Saïdi dénonçait sur la même pièce la sur-victimisation qu'utilisent certains musulmans. Il avait estimé qu'il existe «un gros problème» au sein de la communauté musulmane. Un problème qu'est «cette schizophrénie entre la culture judéo-chrétienne dans laquelle on vit et l'identité musulmane qui nous est propre, et certains ne parviennent pas à faire le juste trait d'union entre les deux».