Une fois au Conseil de sécurité, sur la question du Sahara occidental, Madrid défendra une «solution politique, acceptée» et nullement «imposée par la force au Maroc et au Polisario». Les propos sont du chef de la diplomatie espagnol. La semaine dernière, un think-tank espagnol a appelé les autorités de son pays à privilégier les intérêts économiques, politiques et sécuritaires aux facteurs émotionnels. Le 1er janvier, l'Espagne prendra officiellement ses fonctions au Conseil de sécurité en qualité de membre non-permanent. A quelques jours de cette date, à la Chambre basse, le ministre des Affaires étrangères a saisi une question posée par un représentant du parti nationaliste basque (PNV), très proche du Polisario, pour réitérer la position de son pays vis-à-vis du différend territorial du Sahara occidental. Des propos qui devraient, au moins en partie, rassurer les responsables marocains. Joé Margallo a précisé que son pays "appuiera une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptée qui prévoit la libre détermination du peuple du Sahara occidental conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations-Unies". Ce dernier passage ne suscite plus autant des grincements de dents chez les officiels marocains. Ladite Charte ne signifie pas que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes rime automatiquement avec indépendance, préconisant d'autres voies dont l'autonomie. Madrid rejette toute solution imposée par la force Devant les députés espagnols, Margallo a précisé que l'issue du conflit du Sahara occidental «ne pourrait être ni militaire ni imposée par la force» mais exige la pleine adhésion «des deux parties, le Maroc et le Polisario». Et d'ajouter que le problème a «duré très longtemps. L'année prochaine, il entrera dans sa quarantième année et continue de causer des souffrances et freine l'intégration maghrébine». Margallo a souligné qu'au Conseil de sécurité, le gouvernement Rajoy poursuivra son soutien aux «efforts du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel dans la zone». Au passage, le ministre a rappelé que son pays est le premier fournisseur d'aides à la population des camps de Tindouf. La semaine dernière, un rapport de l'Institut El Cano, a invité les autorités espagnoles à soutenir la proposition de l'autonomie présentée par le Maroc en 2007, soulignant que, dans le contexte actuel, il serait impossible d'organiser un referendum au Sahara occidental. Le think tank estime que la position de l'Espagne obéit plus à «des facteurs juridiques et émotionnels qu'aux intérêts économiques, politiques et sécuritaires».