Il est venu le temps de mettre fin au conflit du Sahara, une région devenue "l'un des principaux terreaux fertiles pour les activités terroristes", plaide une analyse publiée, jeudi, par le Hudson Institute, un think tank multidisciplinaire américain spécialisé notamment dans les questions militaires, stratégiques, de relations internationales et de droit. "Pour le bien de la paix et la sécurité internationales, il est venu le temps de trouver un règlement à la question du Sahara, un territoire d'Afrique du Nord devenu l'un des terreaux les plus fertiles pour les activités terroristes", met en garde l'auteur de cette analyse, Ahmed Charai, membre du conseil d'administration du Centre des études stratégiques internationales (CSIS), un institut de recherche basé à Washington. Fuyant les conditions abjectes et inhumaines, qui prévalent dans les camps de Tindouf, où sévissent les milices du polisario, des milliers de personnes "ont rejoint Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique, une organisation terroriste qui exploite à son propre avantage le no man's land qui s'étend entre la région du Maghreb et la Corne de l'Afrique, plus communément appelé le Sahel", observe-t-on dans cette analyse intitulée :"En finir avec Al-Qaeda en Afrique du nord". +Appel à saisir une nouvelle et rare opportunité qui risque de ne pas se renouveler+ Après avoir fait le constat du non-aboutissement des efforts des diplomates onusiens pour faire sortir ce conflit d'une impasse qui rappelle les temps de la guerre froide, l'analyse met en évidence la nécessité impérieuse de saisir "une nouvelle et rare opportunité" pour une solution diplomatique. "Il appartient à l'Organisation des Nations Unis, aux parties concernées et aux donateurs de la communauté internationale de saisir cette opportunité qui risque de ne pas se renouveler de sitôt", insiste l'auteur de l'analyse, qui en veut pour preuve, entre autres, le tarissement de l'aide internationale destinées aux camps de Tindouf. En attendant, poursuit-il, il est impératif pour les pays de la région de faire face ensemble à la menace terroriste qui plane sur l'Afrique du nord, ajoutant que "l'Algérie et le Maroc sont au demeurant persuadés qu'ils sont la cible, plus que les Européens et les Américains, d'Al-Qaeda et de ses franchises régionales". "Combattre ses groupes est devenu un objectif partagé par les Etats Unis, l'Union européenne et les pays du Maghreb", soutient-il, notant que le Maghreb n'a aucunement besoin d'un état "inepte et en faillite" qui serait le ventre mou de la sécurité dans la région. "Et pour cause: la fantaisie qu'entretient le polisario de fonder une dictature dans la désert, conjuguée à un système de gouvernance indigent qui pousse des milliers à fuir chaque année, jette le discrédit sur les prétentions des séparatistes", tranche l'auteur, qui est également membre du conseil d'administration du Foreign Policy Research Institute, un think tank basé à Philadelphie. +Tout milite pour la mise en œuvre du plan marocain d'autonomie au Sahara+ Il fait remarquer, par ailleurs, que l'Union européenne et les Etats Unis sont, aujourd'hui, conscients des conséquences découlant de l'échec à faire fructifier le potentiel économique de la région, ajoutant que pour les Européens "un Maghreb économiquement prospère, soutenu par des institutions politiques plus libres réduirait la pression des flux migratoires illégaux". De même, les Etats du Maghreb, note-t-il, ont besoin de cueillir les fruits d'accords commerciaux pour offrir des débouchés à une jeunesse en quête d'emplois, appelant pour ce faire à la réouverture des frontières algéro-marocaines. "Tous ses facteurs militent en faveur de la mise en Âœuvre du plan marocain d'autonomie au Sahara", souligne l'auteur de l'analyse, en épinglant l'Algérie et le polisario qui "s'obstinent toujours à ignorer cette proposition" mise sur la table des négociations en 2007. Ce plan, qui prévoit une autonomie significative sous souveraineté marocaine, constitue une "carte précieuse" qui permettrait à l'envoyé personnel du secrétaire de l'ONU, Christopher Ross, aux Etats Unis et aux donateurs internationaux d'exercer une pression financière et politique en vue d'amener les autres parties à l'accepter", explique-t-il, notant que les principaux acteurs de la communauté internationale "disposent de l'option de refuser toute aide destinée au polisario obligeant ainsi l'Algérie à puiser davantage dans ses trésoreries pour financer les milices du polisario". "Si le processus de négociations venait à échouer, ces motifs d'espoir s'écrouleraient comme un ensemble de dominos, à un moment où le Maroc pourrait envisager la mise en Âœuvre du plan d'autonomie", conclut Ahmed Charai par ailleurs membre du conseil des directeurs de l'ONG US Search for Common Ground.