L'expansion mondiale et fulgurante des téléphones mobiles n'est une surprise pour personne. Mais l'utilisation de ce phénomène, diffère d'un pays à l'autre. Dernier exemple en date, le ministère des Affaires étrangères (MAE) en Arabie Saoudite et ses curieux SMS… Global Voices (site de blogs internationaux), rapporte que le MAE de ce pays envoie des SMS pour informer le gardien (c.à.d. mari, père, frère ou tuteur légal) de la sortie du territoire saoudien d'une de leurs dépendantes (c.à.d. épouse, fille ou sœur, etc.). Même si cela peut faire sourire aux premiers abords, cela pose un réel problème de liberté et d'égalité entre hommes et femmes. Il faut rappeler que dans ce pays, toute personne de sexe féminin doit avoir l'autorisation écrite de son plus proche parent masculin pour pouvoir sortir du pays. De même, il est aussi obligatoire pour ces femmes d'être accompagnées de leur gardien pour entamer une quelconque démarche administrative. Ce procédé a été dénoncé par une bloggeuse, Eman Al Nafjan, à la suite du SMS reçu par son mari alors qu'ils étaient en vacances. Elle se dit choquée par ce manque de liberté dû uniquement à son sexe alors que - comme elle le fait remarquer -, elle est autonome financièrement depuis plus de dix ans. De nombreux internautes ont commenté la tribune de cette Saoudienne, et si certains l'ont pris avec humour, d'autres se sont indignés de ce manque de respect et ont parlé de dérives religieuses tandis que d'autres encore, ont appelé les Saoudiennes à se révolter et faire entendre leur voix, plutôt que «de tout le temps se plaindre». Mais, des questions plus importantes restent à poser. Qu'attendent les associations pour les droits des femmes pour réagir? Et comment le MAE va-t-il se défendre face à ce tollé ? Qu'en est-il pour les Marocaines en Arabie Saoudite ? Pour rappel, plus de 28 000 Marocains résident en Arabie Saoudite dont une grande majorité de femmes. Ces dernières travaillent principalement dans les secteurs de l'hôtellerie, la coiffure, l'esthétique, ou les travaux domestiques. Selon un rapport de la Fondation Hassan II en 2009, beaucoup de ces contrats de travail ne sont en fait que de la prostitution déguisée. Ces femmes se retrouvent donc prisonnières de leur tuteur légal puisque tout déplacement à l'étranger leur sera notifié par SMS. On arrête plus le progrès… en matière d'exploitation humaine !