Réputé pour être l'un des plus farouches opposants de la destitution du président Mohamed Morsi par l'armée en Egypte, le théologien marocain Ahmed Raissouni figure, désormais, sur la liste des organisations terroristes établies par les Emirats. Et il en est de même pour l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Les deux sont connus pour leurs proximités avec les Frères musulmans. Les autorités des Emirats arabes unies ont mis sur leur liste des terroristes le Marocain Ahmed Raissouni, le vice-président de l'Union des oulémas sunnites. Le religieux est actuellement membre du comité exécutif du Mouvement unicité et réforme, la matrice du PJD. De 1996 à 2003, il était le premier président du MUR avant qu'il ne tombe en disgrâce, lâché par les siens, notamment Abdelilah Benkirane, il quitte le royaume et «s'exile» en Arabie saoudite jusqu'au début de la vague du "Printemps arabe". Rupture totale des relations d'Abou Dhabi avec les Frères musulmans Cette décision, en somme toute prévisible, est l'aboutissement logique des relations houleuses entre la confrérie des Frères musulmans et Abou Dhabi, et ce, depuis la destitution de Mohamed Morsi par les militaires en Egypte. Déjà, en janvier 2013, les services de renseignements émiratis avaient arrêté des Egyptiens suspectés de liens présumés avec les FM. Raissouni paie ainsi le tribut de ses positions très hostiles aux nouvelles autorités du Caire, soutenues financièrement et politiquement par les Emirats. Et pourtant le religieux s'était prononcé, dès juillet, contre le califat de Daesh, soit deux mois avant que Abou Dhabi ne s'engage militairement dans la guerre américaine contre l'organisation d'Aboubakr Al Baghdadi. L'Union des organisations islamiques de France, également sur la liste La fameuse liste établie par les Emirats compte également la présence de l'Union des organisations islamiques de France. L'entité créée en 1983 par deux étudiants, un Irakien et un Tunisien, est réputée être une émanation des Frères musulmans. Depuis la destitution de Mohamed Morsi, l'UOIF est donc dans le collimateur. En juin 2012, alors ministre de l'Intérieur, Manuel Valls avait mis en garde contre l'invitation de «soi-disant théologiens, qui prônent, que ce soit avec des mots durs ou avec des mots doux, la haine du juif» et estimé qu'il «était temps» pour «les organisations qui les invitent de changer d'attitude et de respecter les lois de la république». Un message très clair adressé aux responsables de l'Union qui avaient programmé une visite de Youssef Kardaoui, le président de l'Union des oulémas sunnites.