Deux familles marocaines de confession juive sollicitent, dans une vidéo, le roi. Elles souhaitent son intervention afin de les protéger d'une personne qui menace de les expulser de leurs appartements à Casablanca qu'elles occupent depuis 50 ans. Elles affirment payer régulièrement leurs loyers. Le problème remonte à 2012. C'est dans une voix chevrotante que Shalom Abdelhak décline son identité dans une vidéo postée sur YouTube. L'homme de confession juive, plus qu'octogénaire et visiblement très affaibli par la maladie, sollicite non sans déférence une intervention du roi Mohammed VI. Dans un dialecte marocain, il se dit lui et sa femme victimes d'un «groupe» qui menace de les expulser de leur appartement, sis rue ex-Jackman à Anfa (actuellement elle porte le nom de Dijla, ndlr) à Casablanca. Shalom affirme qu'il loue son domicile depuis plus de 46 ans. Durant toute cette période, il précise qu'il n'a eu aucun problème avec les propriétaires de l'immeuble. Il affirme également qu'il paie régulièrement son loyer. C'est le même son de cloche auprès de sa femme, Viessmann Mobidy, également malade. Cette dernière redoute qu'ils soient contraints à vivre dans la rue à leurs âges. Une voisine corrobore les propos de Shalom Et visiblement, le cas de la famille de Shalom n'est pas unique. L'enregistrement vidéo montre le témoignage d'une autre dame, également de confession juive, qui habite dans l'immeuble depuis 50 ans. Elle assure que le problème a commencé en 2012 lorsqu' «une personne de la mafia», selon ses dires, s'est présentée comme étant la «propriétaire» des lieux. Depuis cette date, nous «vivons l'enfer», déplore-t-elle. La femme accuse la personne en question d'être derrière les attaques de «chamkaras» (délinquants) des appartements vides. «Ils tentent d'enlever les fenêtres, les portes et même le marbre et la mosaïque afin de montrer aux autorités que l'immeuble menace de tomber en ruine et qu'ensuite elles ordonnent sa démolition», explique la voisine de Shalom. «Sauf que nous sommes très âgés et nous n'avons nulle part où aller. C'est ici que nous sommes nés», conclut-elle. Reste à savoir si ces Marocains de confession juive auront plus de chance que le couple de Tiznit Ibba Ijjou et son époux Moulay Ahmed, expulsés de leur maison par la mafia de l'immobilier ?