Des dizaines de personnes ont été blessées ce dimanche à Tiznit, quand la police marocaine a réprimé une manifestation en soutien aux victimes de «la mafia locale» de l'immobilier, qui a expulsé Ibba Ijjou et son mari de leur maison. L'affaire du couple Ibba Ijjou et Moulay Ahmed, expulsés et dépouillés de tous leurs biens, n'a pas encore connu d'issue favorable. Des milliers de personnes, selon les organisateurs, se sont encore mobilisés ce dimanche à Tiznit en faveur des victimes du dénommé Bourzgit, pour protester devant le tribunal de première instance où le couple a élu domicile depuis plus d'un mois. «Arrivés le dimanche matin sur place, les manifestants découvrent à leur surprise que la tente d'Ibba Ijjou et son mari a été enlevée et que tous leurs papiers, leurs affaires ainsi qu'une petite somme d'argent ont été volés. Ceux-ci, constatant que les forces de l'ordre étaient sur les lieux, décident de commencer leur marche pacifique à partir de la mosquée Assouna. Mais juste avant d'arriver devant le tribunal, les manifestants sont dispersés à grands coup de matraque. Un impressionnant dispositif de sécurité avait en effet violemment chargé les manifestants», indique Amska Boutoualine, un militant associatif, dans un message publié sur son compte Facebook. Une centaine de personnes a été blessée. Certaines sont hospitalisées et sont dans un état grave dont une femme âgée de plus de 60 ans, rapporte la même personne. Les militants ne comptent pas en s'arrêter là malgré la répression. Les organisateurs de la manifestation du "dimanche noir" appellent les civils à se mobiliser encore une fois le 9 mars prochain pour une autre marche pacifique.