51 ans se sont écoulés après son décès mais la question du rapatriement du corps d'Abdelkrim El Khattabi est toujours d'actualité. Février 2013, sa fille, Aïcha, avait sollicité l'intervention du roi Mohammed VI pour faciliter le «retour» de l'émir au Maroc. Hier au parlement, un député a soulevé la même question. Le rapatriement de la dépouille de Abdelkrim El Khattabi s'invite au parlement. C'est lors de l'examen du budget de la Haute délégation aux anciens résistants par les membres de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, que Mohamed Bouderra a remis sur la table cette vieille demande. Le député du PAM a ainsi appelé le gouvernement marocain à entamer des négociations avec la famille du héros de la guerre du Rif pour le rapatriement des restes du corps d'El Khattabi, du cimetière Al Abbassia au Caire, où il est enterré depuis le 6 février 2013. Sa famille a déjà saisi Mohammed VI La demande du député du PAM avait été précédée par l'initiative d'Aïcha El Khattabi. En février 2013, à l'occasion du cinquantième anniversaire du décès de son père, la fille d'Abdelkrim, avait exprimé, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, le même voeux, sans pour autant préciser le lieu de l'enterrement. Or, c'est justement la question du lieu d'enterrement qui fait l'objet de désaccord entre des acteurs politiques et associatifs de la région et des membres de la famille du leader. Les premiers se prononcent pour Ajdir, parce qu'elle est la ville où il a vu le jour en 1882 mais aussi parce qu'elle a été la capitale de la «République confédérée des Tribus du Rif». Un embryon d'Etat qu'il avait proclamé en 1922, quelques mois seulement après son éclatante victoire à la bataille d'Anoual, en juillet 1921, contre les troupes espagnoles conduites par le général Fernández Silvestre. En revanche sa fille opte plutôt pour Rabat. Un choix qui vise à apaiser les craintes de certains milieux au pouvoir réticents, voire hostiles au projet de rapatriement. Cette position, Aicha El Khattabi l'avait déjà exprimée en 2010 dans un entretien accordé au quotidien Al Massae. Elle avait alors assuré que tous les membres de sa famille sont unanimes pour le choix du rapatriement. Néanmoins, certains avancent que de son vivant, Abdelkrim El Khattabi aurait émis le souhait d'être enterré en Egypte.