«Mémoire du Rif» revient sur la vie d'un homme qui a marqué son temps l Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi a inspiré révolutionnaires, auteurs et cinéastes L'immuable et le changeant dans la pensée de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi est le thème qui a focalisé les débats lors d'une rencontre intellectuelle, organisée ce week-end à Al Hoceima par l'Association «Mémoire du Rif». Initiée en commémoration du 47ème anniversaire de la disparition de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, cette rencontre a été l'occasion pour les participants de mettre en relief la pensée de l'icône du mouvement national ainsi que ses œuvres et productions dédiées à la lutte contre l'occupation. Les différents intervenants ont passé en revue les pages glorieuses de la lutte contre le colonialisme dans la région du Rif, mettant l'accent à cet égard sur l'expérience politique de ce résistant hors pair. Le président de l'Association Mémoire du Rif, Omar Lmaalem, a mis en avant les moments phares qui ont marqué le parcours de Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi. Parcours exceptionnel Abdelkrim El Khattabi est né à Ajdir dans le Rif marocain en 1882. En 1922, il proclame la République des tribus fédérées du Rif. Mais son armée sera défaite en 1926 par une coalition franco-espagnole. Il mourra en exil au Caire en 1963. Les faits d'armes de cet homme l'ont rendu exceptionnel. Mohamed Ben Abdelkrim El Khattabi, chef des tribus du Rif du Maroc, poursuivit ses études dans une école militaire en Espagne puis travailla comme rédacteur en chef de la section en arabe d'un journal espagnol. Allié et élément essentiel dans la gestion de la zone espagnole jusqu'en 1920, date à laquelle il prit les armes contre les lois espagnoles. Un événement considérable occupe alors l'horizon du Maghreb : la lutte de Abdelkrim, «notre précurseur» diront Hô Chi Min et Mao Tsé Toung. En 1921, sa petite force défait l'armée espagnole. Il l'écrase à Anoual et ramasse un butin de guerre considérable en battant les troupes d'élite espagnoles envoyées en renfort avec à leur tête Franco et en faisant 10.000 prisonniers. Dans la zone ainsi libérée, pratiquement le nord du Maroc, il fonde en 1923 la République du Rif. En 1924, il repousse les Espagnols vers Tétouan. En 1925, après l'encerclement de son unique rival, Raïssouni, il avance dans la zone française. Il a fallu que les deux armées française et espagnole, qui occupaient le Maroc, s'allient pour le vaincre et obtenir sa reddition le 27 mai 1926.