Coopération : Ryad Mezzour au Mexique    Commissaires judiciaires : les nouveautés de la réforme de la profession    Genève: le Grand Maître de l'Ordre Souverain de Malte rend hommage à la présidence marocaine du CDH    Climat des affaires: la Banque mondiale met en avant les points forts du Maroc    Tourisme : à Dubaï, Fatim-Zahra Ammor expose les ambitions du Maroc    Prix pour la recherche : BAM prolonge le délai de dépôt des candidatures    Marché des capitaux : Aradei Capital lance une augmentation de capital    Kenya. L'économie tire son épingle du jeu    Abidjan. Les politiques de transports se discutent au FISAT    L'approche du double questionnaire a permis de réduire le coût du RGPH de 453 MDH    Le 1er Rabii II de l'an 1446 de l'Hégire correspond au samedi 05 octobre    Le gouvernement suit de près la situation de la communauté marocaine au Liban    OPEP+: L'Arabie Saoudite met en garde contre une baisse du prix baril à 50 dollars    Le 1er Rabii II de l'an 1446 de l'Hégire correspond au samedi 05 octobre    Foot: des règles de la Fifa encadrant les transferts de joueurs jugées "contraires au droit" de l'UE    Salon du Cheval. Tbourida: Un canon d'énergie et de tradition    Eliminatoires CAN 2025. Walid Regragui dévoile sa liste    Foot féminin: le Mondial U17 Maroc-2025 aura lieu du 17 octobre au 8 novembre 2025    Eliminatoires CAN-2025: Walid Regragui dévoile sa liste pour la double confrontation face à la République centrafricaine    15è Salon du cheval: les FAR promeuvent l'équidé militaire sous le règne du Sultan Moulay Ismail    Les prévisions météo du vendredi 4 octobre    Une génération sans tabac pourrait éviter plus d'un million de décès dus au cancer    Le nombre de cas de Mpox en Afrique a atteint 34.297 avec 866 décès depuis début 2024    Culture. Lomé abrite le Salon du Livre Jeunesse    Village de la Francophonie à Paris : Le Maroc « très bien représenté » pour faire connaître sa culture    Tawfik Hammoud: "Le monde est en mutation, mais le Maroc se distingue"    Francophonie. Du nouveau au XIXème sommet    Sahara: Le CS programme 3 réunions, l'Algérie se dérobe    Technologie : le Sénégal, pionnier du cloud souverain en Afrique de l'Ouest    Le gouvernement adopte deux projets de décrets portant renouvèlement des licences de deux sociétés de télécommunication    Sensibiliser les femmes sur l'importance de la détection précoce    La chasse est ouverte...préserver la biodiversité et lutter contre le braconnage    M. Bensaid prend part à la Conférence ministérielle préparatoire au sommet de la Francophonie    Mondial de Futsal: L'Argentine bat la France et file en finale    Le Mondial U-17 féminin aura lieu du 17 octobre au 8 novembre 2025 au Maroc (FIFA)    Prix du Maroc du Livre 2024: Les candidatures sont ouvertes    IA : la Russie dévoile un robot capable de réaliser des tableaux dans différents styles artistiques    Tout ce qu'il faut savoir sur la plus grosse fraude de Ponzi de l'histoire du Maroc    Séisme d'Al-Haouz : Les aides à la reconstruction prolongées de cinq mois    Liban : Le Hezbollah repousse plusieurs tentatives d'infiltration de soldats israéliens    Présidentielle américaine : les moments clés d'une campagne hors norme    Une élite à la hauteur du capital historique istiqlalien    Fondation AKDITAL : une caravane médicale pour soigner les enfants de Tafraout    Sommet de la Francophonie 2024 : Les conclusions promettent un nouvel élan pour les créateurs    Mozambique. Les élections générales pour le 9 octobre    Météo: les prévisions du jeudi 3 octobre    Fès : lancement de la formation "Trésors des arts traditionnels marocains"    Accra. L'Africa Cinéma Summit prépare sa deuxième édition    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De nouvelles agressions à Melilla : L'incident de la sardine se transforme en affaire d'Etat
Publié dans Yabiladi le 10 - 08 - 2010

La tension monte entre Rabat et Madrid au sujet de la gestion des frontières de Melilla. Le ministère marocain de Affaires étrangères accuse une nouvelle fois les forces de l'ordre espagnoles de racisme envers les Marocains, et tente ainsi de faire pression sur la Guardia Civil. Déchiffrage.
A la frontière de Melilla, tout le monde est sur le qui vive, et ce pas seulement parce-que le pic des départs des MRE implique une très forte affluence aux postes frontière. Moins de vacanciers passent par Melilla que par Tanger ou Sebta, par exemple, mais c'est tout de même Melilla qui fait les Une de plusieurs journaux ces derniers temps. Agressions de citoyens disent les Marocains, attaques de policiers disent les Espagnols. Les attaques et contre-attaques verbales (et physiques) s'accentuent, en triangle entre Rabat, Madrid et le gouvernement local de Melilla, depuis qu'il y a eu une altercation entre 5 Belgo-Marocains et les forces de l'ordre espagnols au poste de frontière de Béni Nsar, le 16 juillet 2010.
Chronologie des confrontations - verbales et physiques
Dès le départ, aucune partie ne fait des concessions où reconnaît ses fautes. Le ministère des Affaires étrangères (MAE) à Rabat dénonçait alors des «dépassements graves» de la police espagnole lorsqu'elle aurait «constaté que lesdits citoyens marocains avaient dans leur propre voiture un drapeau national marocain». Madrid rétorque, parlant d'une une manœuvre «brusque et interdite» de la part des jeunes MRE, à laquelle la police aurait «réagi d'une façon proportionnée». Des citoyens marocains ont ensuite réagi de leur manière, en sommant des vacanciers d'Espagne à cette même frontière d'enlever les drapeaux espagnols de leurs voitures avant d'entrer au Maroc.
Le 29 juillet, Karim Lagdaf, un Marocain accompagné de sa mère, aurait subi des violences au poste de frontière à Melilla. Le 2 août, au même endroit, des nouvelles violences éclatent. Le MAE s'indigne auprès de l'ambassadeur espagnol d'une agression «aux fondements incontestablement racistes» envers Mostapha Bellahcen, un étudiant franco-marocain qui voulait entrer à Melilla avec 1,5 kg de poisson, le gouvernement espagnol dément cette version des faits et parle de réaction «proportionnelle» à l'agression d'une policière. L'incident de la sardine est né.
Un éclaircissement de l'affaire n'a (pour le moment) pas eu lieu. Mais le gouvernement local de Melilla soulève un autre aspect : en ligne avec sa position depuis l'indépendance en 1956, Rabat à évoqué le «territoire occupé» de Melilla, formule qui déplait fortement aux conservateurs du Partido Popular (PP) de la ville. L'incident de la sardine se transforme en affaire d'Etat, et le PP estime même que le gouvernement central est trop mou à l'égard de ce qu'il estime comme pure provocation. Les violences à la frontière seraient bel et bien en augmentation – mais elles sont attribuées aux Marocains et non pas aux gardes frontière.
Contre-attaque marocaine sur un terrain légèrement différent, mais toujours concernant Melilla : vendredi dernier, 6 août, Rabat met en cause les gardes côte espagnoles pour avoir abandonné huit Subsahariens en état critique dans une barque au large de Melilla. Sauvés par les gardes côte marocains, la MAP publie des photos des victimes soignés à l'hôpital de la province M'Diq-Fnideq. Le MAE, quant à lui, «prend note avec regret et étonnement de ce comportement inhumain […] qui reflète en réalité la propension raciste qui marque les interventions de la garde civile espagnole».
La Guardia Civil dément. L'intervention aurait été «correcte», «a aucun moment [le service maritime de Sebta] a abandonné des immigrés qui auraient été au point de mourir», se défend-elle.
Samedi, 7 août : nouveau communiqué du MAE marocain. Il condamne des violences subies dans la nuit du 4 au 5 août (mercredi à jeudi dernier) par M. Ibrahim Abana. Giflé en dehors de la ligne de démarcation à la frontière, il aurait ensuite véritablement été passé à tabac. Samedi même, M. Mohamed Hamdaoui, résidant à Nador, aurait également été matraqué, laissé avec une fracture au bras et plusieurs bleus. Comme l'indique le communiqué, «le gouvernement de SM le Roi dénonce avec force la poursuite de faits violents en série par la police de la ville occupée de Melilla». A Nador, Tétouan et Rabat, des manifestations ont eu lieu ce week-end pour protester contre les dérives de la police espagnole.
Agenda caché ? Ou défense des droits humains à la frontière ?
Une montée en puissance significative de déclarations contradictoires, où un fait semble clair : que le Maroc tente d'augmenter la pression sur les autorités espagnoles. Mais pour quelle raison?
Pour le PP de Melilla, le Maroc tenterait simplement de profiter de la faiblesse actuelle du gouvernement central espagnol de José Luis Rodríguez Zapatero pour affirmer sa volonté d'intégrer Melilla au territoire marocain. Et ce, sans se basant sur de véritables faits avérés.
Mais ce même PP a lancé un débat plutôt approximatif sur le fait qu'à la frontière, les Marocains agresseraient régulièrement des femmes espagnoles. Les policières victimes de machisme, maltraitées à cause de leur sexe, cela ferait même l'objet d'une question du PP de Melilla au sénat espagnol, auquel le gouvernement espagnol devra répondre. Une nouvelle contre-attaque verbale, qui esquive cependant le sujet que le Maroc a évoqué dès le départ : les discriminations à la frontière de Melilla.
Ces discriminations, elles existent. A cette frontière, qui est devenue un des symboles forts de toute une politique migratoire espagnole et européenne restrictive, un symbole de la «forteresse Europe», il est presque normal que des dérives violentes aient lieu.
Dans ce contexte, il peut certes y avoir un agenda caché derrière les multiples déclarations marocaines à l'encontre de l'Espagne. Et il est vrai que les déclarations intransigeantes, notamment envers l'abandon de la barque de Subsahariens, étaient pour le moins inattendues. Ce n'est pas chose courante que le gouvernement marocain prenne la défense de migrants d'Afrique subsaharienne.
Mais c'est un virage qu'on ne peut qu'applaudir. Avant de faire des suppositions hasardeuses sur un agenda caché marocain, il reste à noter que les réactions du Maroc condamnent tout d'abord le mauvais traitement d'étrangers à la frontière de Melilla. Ce sujet qui mérite d'être discuté et toute transgression violente de la part des forces de l'ordre se doit d'être poursuivie. Mais derrière les débats soulevés notamment par le PP dans la presse espagnole, cette discussion et les enquêtes sur les faits semblent s'effacer. Les sardines de Mostapha Bellahcen ne sont toujours pas prêtes à réapparaître.
Zapatero disposé à éclaircir les accusations de racisme à Melilla
Ce mardi, le président du Gouvernement espagnol José Luis Rodríguez Zapatero a affirmé, lors d'un point de presse, être disposé « d'éclaircir, de dialoguer et informer » le Maroc au sujet des agressions de citoyens marocains à la frontière de Melilla. En même temps, il a souligné que de manière générale, les forces de sécurité espagnoles travaillent de manière très correcte.
Zapatero répond ainsi aux protestations de Rabat de ces derniers jours, et il manifeste sa « totale disposition » pour enquêter sur des motivations racistes des forces de l'ordre espagnols. Cette réponse intervient alors qu'on attend pour bientôt la prise de fonctions d'un nouvel ambassadeur marocain en Espagne.
Source: 20minutos.es


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.