Et ter repetita ! Pour la troisième fois en l'espace de quelques semaines, des Marocains font l'objet d'une agression caractérisée, au point de passage à Melilla, de la part de la police espagnole de la ville occupée. Les policiers espagnols semblent faire désormais de la violence physique à l'encontre des ressortissants marocains une méthode de travail et une ligne de conduite. Après les cas enregistrés au mois de juillet dernier (respectivement le 16 et le 29 du mois), où cinq jeunes marocains, résidant en Belgique, avaient été violentés lors de leur passage par Melillia pour possession de drapeau marocain, suivis par un autre citoyen, Karim Lagdaf qui était accompagné de sa mère ; c'est au tour d'un étudiant marocain, Mostapha Bellahcen, la trentaine, d'être physiquement agressé le lundi 2 août. Raison évoquée: Détention d'un sac de plastique contenant un kilogramme et demi de sardines fraîches, «qui ne rempliraient pas les conditions d'hygiène requises». Est-ce une raison pour le passer à tabac au point qu'il soit transporté d'urgence à l'hôpital de la ville ? Le caractère répétitif de ces faits de violence écarte de facto la possibilité du simple dérapage sécuritaire. Nous sommes, de toute évidence, face à des actes prémédités et aux relents racistes qui creusent un énorme fossé entre la réalité sur le terrain et les beaux discours du voisin du nord sur sa politique de «bon voisinage» fondée sur le respect et le respect mutuel. Lorsque la dignité de citoyens marocains est bafouée par les représentants mêmes de l'autorité espagnole, ces concepts perdent lamentablement toute leur substance. Le Maroc, pays qui a toujours prôné la sagesse et la pondération dans ses rapports avec ses voisins, a choisi la voie la plus civilisée pour exprimer sa désapprobation et son rejet de tels procédés rétrogrades qui s'inscrivent en faux contre les valeurs et principes des droits de l'Homme. Le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération avait déjà réagi suite au premier incident du genre, mais les officiels espagnols avaient préféré minimiser les choses au lieu d'agir concrètement pour parer à toute récidive. Résultat: les policiers espagnols y ont dû voir un encouragement pour aller de l'avant dans leurs procédés arrogants et violemment répressifs. Ils ont alors opté pour une escalade tout aussi improductive que ridicule. Le Maroc qui ne peut permettre que ses citoyens soient maltraités et humiliés a de nouveau réagi, toujours de façon civilisée, mais cette fois-ci avec plus de consistance. C'est en recevant, lundi à Rabat, soit le jour même de la dernière affaire en date, l'ambassadeur d'Espagne, M. Luis Planas Puchades, que M. Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a exprimé à l'Espagne «la forte indignation du gouvernement de Sa Majesté le Roi suite au recours, une fois de plus, à l'inacceptable violence physique contre des citoyens marocains au point d'accès à la ville occupée de Melillia». «Le gouvernement de Sa Majesté le Roi dénonce vigoureusement de tels agissements, irrespectueux de la dignité humaine, contraires à toutes les règles déontologiques et aux fondements incontestablement racistes», a fait savoir le ministre marocain à l'ambassadeur d'Espagne. Ces propos, tels que communiqués par le MAE, expriment fortement la récrimination par le Maroc de ces actes répréhensibles et appellent à une réaction espagnole conséquente qui traduise effectivement la politique de «bon voisinage» et de «respect l»...