Le 2 août un citoyen marocain a encore été molesté au poste -frontière de Melilla … pour avoir transporté des sardines fraîches dans un sac en plastique. Depuis le début du mois de juillet, c'est le troisième incident de ce genre qui est rapporté par les autorités marocaines. Le ministre des Affaires étrangères marocain a «reçu», selon les termes de la dépêche de la MAP, l'ambassadeur espagnol pour lui exprimer «la forte indignation du gouvernement de Sa Majesté le Roi suite au recours une fois de plus, à l'inacceptable violence physique contre des citoyens marocains au point d'accès à la ville occupée de Melilla». Le choix des mots étant important, nous pourrions revenir sur la «réception» au lieu d'une «convocation» qui donne un caractère moins vindicatif à la position marocaine et qui en dit peut-être davantage sur la position de notre diplomatie. Ne pouvant pas faire l'impasse sur ce qui s'est passé, on prend mollement position pour la forme. Du côté espagnol, le communiqué du ministère des Affaires étrangères temporise en se démarquant de la position marocaine, qu'il réfute et insiste sur la quantité (plus de 2 millions de passages annuels) ainsi que sur les efforts de coopération entre nos deux pays comme pour minimiser la portée de cet incident, rejoignant en cela la position du ministre. Il faut dire que tout au long de l'année, des frictions ont lieu aux postes- frontières avec Sebta et Melilia, sans revenir sur les évènements de 2005 qui ont dégénéré de manière dramatique et inacceptable. Il est tout de même absolument important qu'au nom du respect de la Loi et des bonnes relations que nos deux pays entretiennent, des sanctions exemplaires soient prises pour signifier aux acteurs de ces agissements que l'intégrité des citoyens marocains ne peut faire l'objet d'aucun rabais. Nulle part.