A défaut d'une reprise des visites de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU dans la région, auxquelles le Maroc s'oppose, la direction du Polisario tente de jouer la carte de la Minurso. Les séparatistes réclament du Conseil de sécurité de préciser la véritable mission des casques bleus installés au Sahara, depuis le 6 septembre 1991. Une parade qui intervient après l'échec de l'élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme dans la province. A quelques jours de la réunion, prévue le 27 octobre au Conseil de sécurité, consacrée à l'examen du dossier du Sahara, le Polisario invite les Quinze à clarifier le mandat de la Minurso dans la province. Une requête formulée, sur un ton modéré, par son représentant aux Nations Unies, Ahmed El Boukhari. Un chagement de ton qui contraste avec celui du chef de la «diplomatie» du mouvement, Mohamed Salem Ould Salek, qui lors d'un point de presse tenu à Alger en septembre dernier, n'avait pas hésité à accuser le Conseil de sécurité de «complicité» avec le Maroc afin de «maintenir le statu quo». Le Polisario répond au Maroc Cette nuvelle requête du Front Polisario fait office de réplique aux affirmations du représentant permanent adjoint du royaume à l'ONU, Abderrazzak Laassel. Devant les membres de la 4ème commission des Nations Unies sur la décolonisation, le diplomate marocain avait précisé que la mission des casques bleus au Sahara se limite uniquement à «surveiller le cessez-le-feu», «réduire les risques d'explosion de mines et autres restes explosifs de guerre» et «soutenir les mesures de confiance en appui au Haut-commissariat pour les réfugiés, en particulier dans le cadre des visites familiales». En présentant sa demande, le Polisario réitère, ainsi, sa vieille revendication d'organiser un referendum d'autodétermination dans la province. Une option que refuse désormais le Maroc même s'il l'avait acceptée, dans un premier temps en 1991, du temps du roi Hassan II. De son côté, l'ONU, face à l'échec de la procédure de l'identification des candidats sahraouis devant prendre part au referendum, tente de proposer une troisième voie. C'est ainsi que des négociations de paix (directes et indirectes) ont été initiées depuis 2007 à Manhasset aux Etats-Unis, mais sans réel succès. C'est justement pour dépasser ce blocage que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a proposé dans son dernier rapport, de réviser tout le processus qui prévaut depuis sept ans.