Après la brouille avec les Etats-Unis de Barack Obama en avril 2013, c'est au tour des Nations-Unies de subir la colère du Maroc en avril 2014, toujours à cause du Sahara. Le royaume s'inscrit complètement en faux contre le rapport de Ban Ki-moon, menaçant de suspendre la Minurso dans la partie du territoire sous son contrôle. Le Maroc a-t-il menacé de suspendre le travail de la Minurso au Sahara ? Le quotidien saoudien Achark Al Awsat, citant des sources à Rabat et New York, avance que le royaume envisage cette option. Le roi Mohammed VI aurait, même, transmis ce message au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon lors de la communication téléphonique du samedi 12 avril. Rabat estime que cette mission onusienne n'a plus aucune raison d'être, arguant qu'elle a échoué dans le processus d'identification des Sahraouis devant prendre part au referendum. Une solution écartée depuis que le Maroc et le Polisario ont initié, en août 2007, des négociations directes à Manhasset. Pour Rabat, le Sahara n'est pas une question de décolonisation Cette menace traduirait la colère des officiels marocains vis à vis du dernier rapport de Ban Ki-moon sur le Sahara occidental. Ils n'auraient pas apprécié que le diplomate sud-coréen place le dossier en tant que «question de décolonisation». Une version que ne partage nullement le Maroc. Pour Rabat, il s'agirait plutôt de «conflit régional» soumis, depuis des années, au Conseil de sécurité en vue d'un règlement. Le Maroc estime qu'en agissant de la sorte, le SG des Nations Unies cherche à modifier l'approche du CS à l'égard de ce dossier. Pour le royaume, il y a des cas de décolonisation, à titre d'exemples Gibraltar ou les Iles Malouines qui ne figurent pas sur l'agenda du Conseil de sécurité mais sont débattus à la 4ème commission de l'Assemblée général de l'ONU. Le rapport a fait l'impasse sur la responsabilité de l'Algérie L'absence dans le rapport de Ban Ki-moon de toute mention de la responsabilité de l'Algérie dans le conflit est un autre motif de colère des Marocains. Pour les responsables, le conflit au Sahara occidental est essentiellement entre eux et les autorités algériennes, arguant que le Polisario est fortement sous les ordres du DRS (Département de renseignement et de sécurité). Ces griefs marocains sur le texte du secrétaire général de l'ONU laissent planer le doute sur les déplacements de Christopher Ross dans la région. Il est clair que la confiance entre les deux parties est à son plus bas niveau. Dans ce contexte comment le médiateur pourra-t-il s'acquitter de sa mission ? Sachant qu'avant même le rapport de Ban Ki-moon, Ross, lors de ses visites au royaume, n'est plus accueilli avec les même honneurs.