L'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence est au centre de la polémique. En cause, un professeur d'Histoire qui s'en est pris, en début de semaine, à une étudiante musulmane qui portait le voile. Celui-ci l'a comparé à un «cheval de Troie du salafisme». L'incident qui remonte au début de semaine fait beaucoup parler de lui dans le sud de la France. À l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, un professeur d'Histoire s'en est subitement pris à une étudiante de confession musulmane qui portait le voile durant son cours sur la laïcité. Lui reprochant sa tenue vestimentaire, il l'a comparé devant ses camarades à un «cheval de Troie du salafisme», rapporte aujourd'hui plusieurs journaux français. La scène a eu lieu mardi matin. Les élèves présents ont aussitôt quitté l'amphithéâtre en signe de désapprobation. «Une démarche soutenue par la direction de Sciences Po Aix», souligne-t-on. «La loi n'a jamais interdit le port de la coiffure dans l'enseignement supérieur», assure le directeur de l'établissement, Christian Duval. «A partir du moment où on peut l'identifier, elle peut être vêtue comme elle veut», souligne-t-il. «C'est aussi ma liberté» L'étudiante avait, en effet, le droit de porter son voile en classe. La loi de mars 2004 sur la laïcité interdit le port de signes religieux dans les écoles, collèges et lycées publics. Le texte ne concerne cependant pas les universités. La loi de 2010, elle, interdit le port du voile intégral dans les espaces publics. Seuls le niqab et la burqa sont concernés ici. «La laïcité, ce sont des limites posées pour le bien vivre ensemble. Ce n'est pas rendre invisible sa religion. C'est un état neutre, un service public neutre, mais le droit d'avoir des convictions. Porter ce voile, c'est aussi ma liberté. Je suis juste là pour faire mes études, je préférerais qu'on me voie juste comme une bonne élève», explique-t-elle au quotidien régional La Provence. «Manipulée» selon le professeur Jean-Charles Jauffret, le professeur d'Histoire, n'entend pas les choses de la même oreille. Interrogé par France 3 Provence-Alpes, il a refusé de revenir sur ses propos. «Je ne l'ai pas agressée, j'ai simplement fait remarquer à cette étudiante qu'elle gênait ses camarades en amphi (…) Elle est totalement manipulée. Elle me fait pitié», a-t-il fait savoir. L'incident intervient quelques jours seulement après une affaire similaire à Paris. Le 16 septembre dernier, une étudiante en géographie de l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne a été exclue de son cours par une professeure, parce qu'elle portait un foulard sur ses cheveux. Le président de l'université lui a officiellement présenté des excuses par la suite.