Le Polisario est très déçu de l'intervention du président mauritanien devant l'Assemblée générale de l'ONU. Mohamed Ould Abdelaziz, en sa qualité de président de l'Union africaine, a abordé plusieurs questions internationales mais a omis de mentionner le Sahara occidental. Au fil des mois, les relations entre la Mauritanie et le Polisario perdent de leur vitalité d'antan. Le discours prononcé par Mohamed Ould Abdelaziz à l'occasion des travaux de la 69ième session de l'Assemblée générale des Nations-Unies, est un nouvel exemple attestant de cette tendance. Le Front reproche au président d'avoir oublié la question du Sahara occidental Pour le moment les amis de Mohamed Abdelaziz n'ont pas réagi publiquement à l'intervention de l'homme fort de Nouakchott. Ce sont des parties proches de la direction qui se sont chargées de traduire ce malaise. Fort de son titre de président de l'Union africaine, le Mauritanien a abordé, lors de son allocution, plusieurs sujets qui le préoccupent: la Somalie, la Libye, le Niger, la République de Centrafrique, le Mali, le Sud-Soudan et même au-delà des frontières africaines lorsqu'il a évoqué la crise en Ukraine, appelant la communauté internationale à trouver des solutions innovantes à tous ces conflits. Mais à aucun moment, il n'a parlé de la question du Sahara occidental. Un «oubli» qui suscite des interrogations Une mise à l'écart qui suscite bien des interrogations dans les camps de Tindouf. Les plus optimistes dans une reprise des liens entre les deux parties estiment qu'il s'agit juste d'un oubli. Ils l'attribuent à la position réticente du président à la nomination, sous la pression de l'Algérie et l'Afrique du sud, de l'ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano, comme envoyé spécial de l'UA pour le Sahara occidental. En revanche, les pessimistes affirment que cet incident est loin d'être un acte anodin. Pour eux, il reflète bel et bien un net changement dans l'approche de la Mauritanie du dossier du Sahara. Il se rappelle même que le 2 août dernier, Mohamed Ould Abdelaziz avait écarté le Polisario de la liste de ses invités à la cérémonie de sa prestation de serment pour un deuxième mandat à la tête du pays. Une éviction précédée par l'ébauche d'une phase de normalisation des relations entre le Maroc et la Mauritanie, marquée notamment par l'audience que le roi Mohammed VI avait accordée, le 26 juillet, au ministre mauritanien des Affaires étrangères.