Au parlement, le ministre des Affaires étrangères assure que le conflit du Sahara est strictement une affaire entre le Maroc et l'Algérie. Mezouar a accusé le voisin de l'Est d'être responsable de «médiocres manœuvres». Il a également révélé que le Maroc a refusé une visite de Christopher Ross. Depuis les mises en garde de Mohamed VI à Ban Ki-moon, il est clair que la relation avec l'ONU n'a pas évolué. En présence du chef de la diplomatie, la question du Sahara occidental était au cœur d'une réunion conjointe des deux commissions des Affaires étrangères des Chambres haute et basse du parlement. Salaheddine Mezouar a rompu avec les discours diplomatique pour pointer du doigt l'Algérie comme «le premier adversaire du Maroc» sur ce dossier, en ajoutant qu'elle est responsable de «médiocres manœuvres». Une nouvelle approche qui rompt avec la mention de «l'autre partie», longtemps en vogue chez les officiels marocains, pour désigner Alger. Le ministre a martelé que «l'Algérie est partie prenante dans le conflit. Et tout processus de paix qui n'obéit pas à cette logique est condamné à l'échec, parce que le différend existe entre les deux pays». Rabat a refusé une visite de Christopher Ross Le ferme engagement du voisin de l'Est sur ce dossier, a rappelé Mezouar, s'est manifesté il y a deux semaines à Malabo en Guinée équatoriale, avec une surprenant nomination au sein de l'Union africaine. L'ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano (1986-2005), un homme connu pour ses positions pro-Polisario, a été nommé envoyé spécial pour le Sahara. Le ministre marocain a tenu à préciser que les autorités algériennes ont consacré, récemment, un budget conséquent à ce projet hostile aux intérêts marocains. Durant son intervention, Mezouar a également révélé que le royaume a refusé d'autoriser une nouvelle visite, qui était prévue en juin dernier, de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara, Christopher Ross. Rabat a exigé davantage de détails sur le cadre dans lequel s'inscrivait le déplacement du médiateur américain. Une position qui découle du rejet du royaume de l'ultimatum de Ban Ki-moon de faire de 2015, une année de la résolution de cette question. Des grains de sable dans l'engrenage Pour mémoire, au lendemain de la présentation du rapport sur le Sahara aux membres du Conseil de sécurité, mi-avril, le roi Mohammed VI a eu une conversation téléphonique avec le SG de l'ONU. Le monarque avait alors appelé à "sauvegarder le cadre et les modalités actuels de l'implication de l'ONU et d'éviter les approches partiales, et les options périlleuses", tout en mettant en garde contre tout écart de cette voie (qui) serait fatal pour le processus en cours et porteur de danger". Ce report de la visite de Ross à une date ultérieure est de nature à compromettre tout l'agenda mis en place par Ban Ki-moon. Lui qui espérait la tenue, en octobre prochain, au Conseil de sécurité, d'une réunion consacrée à l'évaluation des négociations entre les parties impliquées au conflit.