Bien que les activités de forage de certaines compagnies au Maroc se soient récemment soldées par des échecs, les groupes pétroliers manifestent encore leur intérêt pour l'exploration pétrolière au royaume avec, toujours, beaucoup d'optimisme. Le dernier en date débarque très confiant d'Australie. La liste des compagnies pétrolières étrangères engagées dans la prospection au Maroc s'allonge. En effet, le groupe australien Woodside Petroleum Limited (WPL) vient d'acquérir 25% de participation dans la licence d'exploration de la zone «Rabat Deep Offshore» détenue par le britannique Chariot Oil & Gas, a-t-il annoncé dans un communiqué de presse paru ce vendredi. Ainsi, Chariot Oil voit ses parts passer de 75% à 50%, tandis que l'Etat marocain représenté par l'Office national d'hydrocarbures et des mines (ONHYM) garde les 25% restants. A noter que selon les termes de l'accord, Woodside a la possibilité d'obtenir à nouveau 25% de parts supplémentaires de son confrère. Un potentiel de 618 millions de baril de pétrole en jeu Pour l'instant, le montant de cette acquisition n'a pas été révélé. Toutefois, le permis Rabat Deep Offshore couvre une superficie non négligeable de 10 782 km2 avec une profondeur d'eau de 150 à 3600 mètres et Woodside entend bien en profiter. D'autant plus que les études sismiques 3D menées par Chariot Oil ont révélé un potentiel de 618 millions de barils de pétrole dans la zone. Après avoir renoncé à un investissement pétrolier en Israël, le groupe australien espère beaucoup de son arrivée au Maroc. L'exploration pétrolière dans un bassin marocain «s'inscrit dans notre stratégie visant à obtenir de nouvelles opportunités de croissance à l'international dans des bassins émergents caractérisés par l'importance et la qualité de la matière», a déclaré Peter Coleman, PDG de WPL. D'après lui, Woodside dispose des «capacités de base» nécessaires pour une bonne exploration et production en eau profonde. Pour Chariot Oil, ce contrat avec Woodside est une manière d' «atténuer les risques», a indiqué son PDG, Larry Bottomley. En effet, les compagnies étrangères engagent un lourd investissement dans les forages pétroliers. Et lorsque ceux-ci se soldent par un échec, ces groupes essuient de grosses pertes. Or, plus ils sont nombreux à partager un permis, moins les charges sont élevées. C'est dire que malgré les échecs de forages annoncés par certaines compagnies récemment, l'optimisme des pétroliers étrangers quant au potentiel marocain ne faiblit pas. D'ailleurs au mois de juin, le canadien Maxim Ressources annonçait l'acquisition du bloc Hassi Berkane.