L'ambassadeur français au Maroc est désormais habitué aux convocations des officiels marocains pour lui exprimer leur mécontentement vis à vis de la France. Cette fois c'est le patron de la DGED qui a demandé à Charles Fries des explications sur une nouvelle affaire implicant l'hospitalisation du général Bennani au Val-de-Grâce. Détails. L'ancien capitaine de l'armée Mustapha Adib est à l'origine d'un nouvel épisode tumultueux dans les relations entre le Maroc et la France. L'opposant qui vit en France aurait tenté de s'introduire dans la chambre du général Abdelaziz Bennani à l'hôpital parisien Val-de-Grâce où se trouve alité, depuis plus de deux semaines, l'ancien inspecteur général des FAR. Le patron de la DGED convoque l'ambassadeur français Après cet incident, l'ambassadeur français à Rabat a été convoqué, jeudi 19 juin, par le patron de la direction générale des Etudes et de la Documentation (DGED), Yassine Mansouri, «pour lui faire part du vif mécontentement du Royaume à la suite de la lâche agression morale dont a été victime, la veille» , Abdelaziz Bennani, «de la part du dénommé Mustapha Adib», indique une dépêche MAP. D'habitude, c'est le ministère des Affaires étrangères qui se charge de cette mission. Le précédent de la réaction marocaine dans l'affaire du patron de la DST, Abdellatif Hammouchi, en est bien la preuve. Pour mémoire, c'est la n°2 de la diplomatie marocaine, Mbarka Bouaida qui avait reçu Charles Fries pour lui transmettre l'indignation de Rabat. La même source n'a pas omis de mentionner que «cet acte inadmissible vient de s'ajouter aux nombreux incidents qui ont émaillé, ces derniers mois, les relations maroco-françaises, risque de compliquer davantage le processus de normalisation des relations bilatérales». Le Maroc avertit la France Dans une répartition des rôles entre les officiels marocains, c'est le chef de gouvernement qui s'est chargé, dans un communiqué, de rappeler les erreurs des autorités françaises avec le Maroc, citant la convocation judiciaire de Hammouchi par un juge parisien et la fouille poussée du ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar alors qu'il était de passage par l'aéroport de Roissy. Dans un sérieux avertissement adressé à la France, le texte de Benkirane assure que «cette succession d'actes graves qui traduisent un réel acharnement, interpelle le gouvernement marocain sur les intentions et la volonté des autorités françaises». De son côté, l'ambassadeur Chakib Benmoussa a exprimé des interrogations quant à «la complaisance dont bénéficient certaines personnes connues pour leurs antécédents et qui ne peut qu'impacter négativement les relations maroco-françaises». L'hôpital Val-de-Grâce dépend du ministère français de la Défense. Les passages du Palestinien Yasser Arafat et du président algérien Abdelaziz Bouteflika, à deux reprises, n'avaient pas connu ce genre d'incidents.