Le Comité pour la libération de Sebta et Melilla créé au Maroc en 2007 et qui a mené plusieurs actions de revendications nationalistes a été dissout dimanche. Le sénateur et maire de Béni Enzar, Yahya Yahya, et ses alliés ont «perdu espoir». Ce nationaliste a été condamné pour avoir pris part à une manifestation en novembre dernier. Le Comité pour la libération de Sebta et Melilla (CLSM) créé au Maroc en 2007 et qui a mené plusieurs actions de revendications nationalistes a été dissout hier, indique l'agence de presse espagnole EFE. Selon Yahya Yahya, sénateur et maire de Beni Enzar, ses membres «ont perdu espoir». Le maire de Beni Enzar va même quitter ses fonctions. Et pour cause, il a été condamné, jeudi, par la Tribunal de Première instance de Nador à trois mois de prison assortis d'une amende de 1 000 dirhams pour avoir participé en novembre 2012 à une «manifestation non autorisée» pour revendiquer les deux enclaves espagnoles. Selon l'agence espagnole, Yahya qui a décrit le gouvernement marocain d'«hypocrite», s'est excusé auprès des autorités et du peuple espagnol pour les «difficultés qui ont été causées». Il a promis de ne plus perturber l'Espagne au sujet des deux présides. «Nous sommes passés de héros à criminels…» L'ex maire de Beni Enzar semble aujourd'hui dépassé par la tournure des événements. «Nous sommes passés de statut de héros dans notre pays à être traités comme des criminels», a-t-il regretté, soulignant que l'activiste marocain Saïd Chramti, a été également condamné à 18 mois de prison. Pour rappel, les deux hommes se sont distingués par plusieurs revendications nationalistes. Ils avaient arraché le bras de la statue Don Pedro de Estopinàn dit le Conquistador de Melilla, en novembre 2012, avant de le remettre au ministre de la Culture. Leur acte signifiait une sorte de résistance à l'occupation espagnole des deux présides. Yahya avait également fait revendiqué être à l'origine des manifestations devant le poste-frontière de Melilla. Pour sa part, Said Chramti avait été interpellé pour sa participation à cette manifestation (octobre 2012) où quelques jeunes avaient procédé à des jets de pierres aux policiers espagnols. Il avait aussi conduit quelques activistes pour des expéditions sur les îlots sous administration espagnole tels que Perejil (îlot Leila), Vélez de la Gomera et les iles Charafinas (iles Jaâfarines). Aujourd'hui, ils semblent visiblement découragés par le manque de soutien. Le Comité et les différents activistes qu'il regroupe ont abandonné à l'unanimité leur participation au Parti marocain libéral (PML) dirigé par l'avocat et nationaliste Mohamed Ziane, a expliqué Yahya. Lors des revendications nationalistes, les autorités marocaines avaient gardé le silence. Le nouvel agenda du Maroc qui vise à l'apaisement avec l'Espagne semble encore les maintenir sur la même ligne. Avec les condamnations récentes des activistes nationalistes, le Maroc semblent même vouloir donne des gages au voisin du nord. En tous cas cela vient confirmer que la coopération hispano-marocaine navigue sur des eaux très claires en ce moment.