Nouveau coup de force des nationalistes marocains. Alors que Rabat accueillait hier, mercredi 3 octobre, la réunion de haut niveau (RHN) entre le Maroc et l'Espagne, un groupe d'activistes marocains a décidé de prendre d'assaut les iles Zaffarines et de la Tierra situées au large des côtes marocaines. Objectif de l'action : revendiquer la souveraineté marocaine sur ses îlots sous contrôle espagnol. Comme l'indique le site Levante-emv, qui rapporte ici les propos de la délégation du gouvernement de Melilla, deux militants marocains ont débarqué dans la matinée de mercredi 3 octobre sur l'ile du Congrès, la plus grande des îles de l'archipel des Zaffarines. Se revendiquant du «Comité de coordination pour la libération des revendications Ceuta et Melilla», un mouvement nationaliste marocain dont le dernier fait d'arme remonte à la semaine passée, les deux individus se sont fait arrêter par les forces militaires espagnoles qui campent sur l'archipel depuis début septembre. «Au moment où ils ont été détectés, ils ne portaient ni drapeaux du royaume alaouite, ni n'avaient d'attitude de militants séparatistes» a précisé la délégation du gouvernement de Melilla dans un communiqué relayé par le site espagnol. La souveraineté de l'Isla de la Tierra également contestée Bien qu'incertaines de leur affiliation au Comité en question, les autorités espagnoles admettent qu'il est en effet possible que «cette action ait été guidée» par les directives énoncées par la tête pensante du mouvement nationaliste, à savoir le sénateur marocain Yahya Yahya. Pour rappel, ce dernier avait appelé il y a un peu moins de deux semaines à l'organisation d'une «marche massive » sur le Rocher Badis et fixé délibérément la date de cette marche au mercredi 3 octobre, journée symbolique en raison de la tenue de la RHN maroco-espagnole. Bien que l'action massive souhaitée n'ait finalement pas eût lieu, et ce, malgré «la mobilisation de 4000 personnes», il faut croire que l'appel lancé par le maire de Beni Ansar a trouvé un écho auprès de certains activistes marocains. Pour preuve, un peu plus tard dans l'après-midi d'hier, un second groupe composé de quatre nationalistes «battant pavillon marocain» a tenté, sans succès, d'accéder à l'île de la Tierra, un petit bout de terre situé en plein cœur de l'archipel espagnol des iles Alhucemas. Yahya Yahya soutient les activistes Si côté espagnol, ces actions «qui vise à entraver la bonne marche des relations entre (…) le Maroc et l'Espagne» ont été condamnées ; côté marocain, il en est un qui s'est probablement gargarisé de contentement à l'idée de voir ses idées faire des émules. Et ce quelqu'un, c'est Yahya Yahya. Le président du «Comité de coordination pour la libération des revendications Ceuta et Melilla» a déclaré, hier, à Europa Press que les individus qui ont accédé aux îles Zaffarines et de la Tierra appartenaient bel et bien à son organisation. «Ce sont des militants luttant pour la récupération des territoires usurpés au Maroc» a fait savoir le sénateur marocain. Venant à leur soutien, M.Yahya a appelé les autorités marocaines, auxquelles les deux individus venaient d'être livrés, à abandonner toutes charges contre «ces défenseurs de la cause sacrée des Marocains». Justifiant la non-tenue de la marche massive qu'il avait souhaitée par l'important dispositif policier mis en place hier, le maire de Beni Ansar a indiqué que les actions de son comité ne se termineraient pas ce 3 octobre. «On va continuer à envoyer un message clair à l'Espagne pour qu'elle évacue les territoires colonisés du Maroc» a-t-il ainsi averti.