Trois jours après l'arrestation à Marseille de Mehdi Nemmouche, le Français de 29 ans soupçonné d'être derrière la fusillade du Musée juif de Bruxelles, le Conseil français du culte musulman s'est alarmé d'une éventuelle «dérive djihadiste» en France. L'interpellation de Mehdi Nemmouche révèle «la gravité récurrente des actes terroristes djihadistes à caractère antisémite», a regretté Dalil Boubakeur, président du CFCM et recteur de la Grande Mosquée de Paris, dans un communiqué diffusé ce lundi 2 juin. «La répétition de ces actes inquiète les deux communautés, juive et musulmane, l'une, victime directe de ces attentats, l'autre, témoin impuissante devant la recrudescence de jeunes djihadistes recrutés en prison et rapidement endoctrinés tant sur le web que par les réseaux terroristes», a-t-il ajouté. La tuerie de Bruxelles «vient entretenir la souffrance morale des musulmans de France face à l'instrumentalisation insupportable de leur religion par des extrémistes de tout bord», a pour sa part estimé le Marocain Mohammed Moussaoui, président de l'Union des mosquées de France (UMF), condamnant «avec la plus grande fermeté» la fusillade. Cette dernière, ayant fait quatre morts le 24 mai dernier, intervient deux ans après l'affaire Mohamed Merah, auteur de la tuerie de Montauban et de Toulouse qui avait visé des soldats français et une école juive.