Le PJD s'oppose foncièrement aux appels de certaines ONG locales en faveur de la liberté sexuelle des Marocains. Le parti islamiste l'a fait savoir en saisissant le ministre des Affaires islamiques sur les dangers de ces messages sur les fondements religieux des Marocains. Le dossier des homosexuels marocains a été soulevé, hier, à la Chambre basse du parlement. C'est la députée du PJD, Amina Maâ El Ainin, qui a interpellé le ministre des Affaires islamiques sur la prolifération d'initiatives porteuses, selon elle, d'atteintes à la foi musulmane, érigée au rang de «religion d'Etat» dans l'article 3 de la constitution du 1er juillet 2011 et à la commanderie des croyants en tant qu'institution garante de la protection de l'Islam. La députée sonne le tocsin La PJDiste a mis en garde contre les dangers de ce genre de discours sur les fondements religieux des Marocains. Elle a visé principalement les appels à la liberté sexuelle. C'est la riposte de l'islamiste à la campagne lancée par une ONG marocaine sous le thème «l'amour n'est pas un crime» pour commémorer le 17 mai, la journée mondiale contre l'homophobie. La PJDiste la considère, d'ailleurs, comme une menace à la stabilité du pays. Mme Amina Maâ El Ainin a expliqué que ces messages, relayés par des sites électroniques, ne portent pas uniquement préjudice au «référentiel musulman des Marocains» mais constitue une infraction à la loi. La PJdiste fait allusion à l'article 489 du code pénal. Celui-ci punit la conduite homosexuelle de peines de prison allant de six mois à trois ans et d'amendes de 120 à 1200 dirhams. Taoufiq : «Le commandeur des croyants protège la religion» S'appuyant sur le 125ème verset de la Sourate Annahl (les Abeilles) : «Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon», le ministre des Affaires islamique a adopté un discours plutôt modéré, prônant le dialogue avec les appels des homosexuels. Cette main tendue à l'autre partie a tout de même des limites, précisant que la «commanderie des croyants protège la religion musulmane». Une manière pour lui de signifier aux PJDistes que les affaires religieuses sont du ressort du roi et non des partis politiques. Par ailleurs, durant son intervention, la députée du PJD a souligné que le Maroc est un «Etat islamique». Ce qui est une interprétation erronée mais très en vogue chez les partisans de la Lampe. Dans son préambule, la loi fondamentale insiste que le royaume est un «Etat musulman souverain». Toute la nuance est dans le choix du terme «musulman» plutôt que «islamique».