Le Maroc riposte aux plaintes déposées, il y a presque un mois en France, contre le patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi, en saisissant à son tour la justice française. Une initiative qui s'inscrit dans le sillage de la plainte contre le quotidien espagnol El Pais pour avoir diffusé une vidéo d'AQMI sur le Maroc. Nouvel épisode dans l'affaire Hammouchi. L'Etat marocain a mandaté, mardi 25 mars, des avocats français en vue de «déclencher des poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs de plaintes, mettant en cause de hauts responsables marocains pour des allégations de torture qu'ils savaient inexactes», indique un communiqué du ministère de l'Intérieur. Une allusion aux dossiers des anciens détenus Adil Lamtalsi, transféré de la prison de Salé, en mai 2013, vers la France, suite à sa condamnation à cinq ans, et Zakaria Moumni, gracié en février 2012 après avoir passé 30 mois de détention. L'ACAT, dans le viseur de l'Intérieur La même source réfute, complètement, les allégations de torture des deux Franco-marocains, affirmant qu'ils ont «fait l'objet de condamnations, liées notamment à des faits avérés d'escroqueries et de trafic international de stupéfiants, et prononcées par les juridictions marocaines compétentes». Les griefs du ministère de l'Intérieur sont également contre l'ONG Action des chrétiens pour l'abolition de la torture qui a mandaté ses avocats pour soutenir Moumni et Lamtalsi. Le texte du département de Mohamed Hassad la présente comme «une association française connue pour son parti-pris flagrant et actif contre l'intégrité territoriale du Maroc». L'ACAT compte, en effet, parmi ses clients le Sahraoui, Naama Asfari, un proche du Polisario, condamné en février 2013 à 30 ans de prison par le tribunal militaire de Rabat pour sa participation aux événements de Gdim Izik. Sur les traces de la plainte contre El Pais Le communiqué estime que les plaintes déposées en France contre Abdellatif Hammouchi ont pour objectif : «la déstabilisation des organes de sécurité relevant du ministère de l'Intérieur, notamment la DGST, institution reconnue et estimée pour ses réalisations en matière de lutte contre le terrorisme et le crime organisé, dans le strict respect de l'Etat de droit». Ce recours à la justice française dans cette affaire n'est pas sans rappeler celui contre le quotidien El Pais, en riposte à la diffusion, sur le site du journal espagnol d'une vidéo d'AQMI sur le Maroc, en septembre dernier. Le royaume chérifien semble ne plus vouloir laisser passer ce qu'il considère comme des attaques médiatiques ou juridiques infondées.