Les propos de Geert Wilders sur les Marocains établis aux Pays-Bas continuent de susciter des réactions. Après certains partis politiques et l'association des Marocains en Hollande, le député est la cible d'une campagne contre la discrimination et le racisme à travers le hastag #Bornhere sur Twitter. L'appel a été bien entendu par les ressortissants Marocains qui ont posté plusieurs photos avec leur passeport néérlandais. Il ne fallait pas s'en prendre aux marocains vivants aux Pays-Bas. C'est la leçon que devra tirer Geert Wilders des élections municipales. Après la réaction des politiques et de l'association des Marocains en Hollande contre les propos du député du parti populiste, c'est au tour des citoyens d'origine marocaine de se faire entendre via les réseaux sociaux. Une campagne sur Twitter sous le hastag #Bornhere ou «Né ici» dénonce les propos du parlementaire de La Haye qui veut «une ville avec moins de problèmes» en limitant le nombre de Marocains. Cette campagne, lancée il y a deux jours, est bien relayée sur le réseau social. En effet, plusieurs participants marocains et non marocains y ont pris part en dénonçant le racisme et la discrimination à travers des photos avec leur passeport néérlandais. Certains participants ont même enfilé leur tenue traditionnelle marocaine, alors que d'autres ont porté des t-shirts aux couleurs de leur pays d'origine. Ils ont ainsi exprimé leur droit d'être considérés comme les Hollandais de souche. La campagne vise aussi à faire participer plusieurs marocains qui vivent des situations différentes aux Pays-Bas. Ceux qui sont nés aux Pays-Bas, ou de parents établis dans le pays ainsi que ceux ayant contribué à l'économie. Elle concerne aussi les marocains qui disposent de papiers en règle et même ceux qui n'en ont pas. Enfin, tous ceux qui sont contre la politique de Wilders sont les bienvenus. «Personne ne devrait se sentir inopportun dans son propre pays» Les messages des participants fusent. Chacun dénonçant à sa manière le racisme et la discrimination grandissante aux Pays-Bas. «Je vois des Marocains hollandais promouvant partout la campagne de #bornhere. Personne ne devrait se sentir importun dans leur propre pays», écrit Nadia #cap17án. I see Dutch Moroccans everywhere promoting the #bornhere campaign. No one should feel unwelcome in their own country ?? — Nadia #cap17án (@CristianosArmy) 18 Mars 2014 «Fière d'être une citoyenne multiculturelle, et toujours friande de Tajine», poste de son côté Samira Abbadi, qui avait demandé de voter pour «le côté humain de la société» en guise d'opposition à Wilders. Proud citizen of multicultural @rotterdam. #BornHere but still love #tajine . Voting for the #humansideofsociety pic.twitter.com/tT2VSdP4mj — Samira (@SamiraAbbadi) 18 Mars 2014 Si certains exigent plutôt le respect pour les Marocains, d'autres versent dans l'ironie pour saluer la défaite du PVV aux municipales. «Rassurez-vous que vous n'êtes pas à la Haye Wilders, aucun besoin de taxi», lance un Hollandais qui participe à la campagne, Will van Broekhoven. «Mon fils Karim est sans passeport, mais #Bornhere», ajoute Sultan Semlali. My son Karim be like no passport yet but #bornhere ! pic.twitter.com/3FtAImPPPu — Sultan Semlali (@sultanology) 20 Mars 2014 «Ils sont nés ici, laissez les vivre et respectez les #Wilders», demande Christonrigby. Battoul, qui est né, a grandi et vit aux Pays-Bas, n'oublie pas ses origines marocaines. Elle a posté en photo ses passeports marocain et néerlandais pour soutenir la diversité, tout comme Asma qui pose avec son passeport hollandais et sa carte d'idendité marocaine. Born there, raised & lived here #bornhere pic.twitter.com/zEo2UDmzOE — battoul ? ??? ??? (@battoulrachak) 19 Mars 2014 Kan het toch niet laten ;) #BornHere #ProudMoroccan pic.twitter.com/AzeRZCh2Qj — Asmae (@Asma_e) 17 Mars 2014 Cette campagne intervient suite aux propos du député qui considère que les problèmes de certaines villes sont à imputer à la présence de nombreux marocains. Les propos et le chant raciste qu'il a entonné hier ont provoqué la réaction du premier ministre Marc Rutte et de l'association des Marocains qui a décidé de porter plainte contre le parlementaire.