Sur une invitation du centre Moshe Dayan, des Marocains amazighs se déplaceront en Israël. Une visite qui ravivera, à coup sûr, les tensions déjà existantes entre les associations amazighes favorables à un rapprochement avec Tel-Aviv et les antis-normalisation. Le 24 mars, des représentants d'associations amazighes marocaines comptent se rendre en Israël, précisément à Tel-Aviv. Un déplacement effectué dans le but de prendre part aux travaux d'un colloque sur les mouvements amazighs au grand Maghreb, organisé par le Centre Moshe Dayan pour les études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du nord. Des Algériens, Tunisiens et même des Libyens seront, également, de la partie. Voilà qui augure une nouvelle bataille sur l'opportunité de ce voyage entre certaines factions de la société civile amazighe au Maroc et le clan des antis-normalisation. Ce dernier farouchement opposé à toute relation avec Israël et fortement présent au sein des partis et associations panarabes et islamistes risque de ne guère apprécier une telle initiative. L'Institut Amadeus a déjà invité un chercheur du centre Dayan L'invitation d'Amazighs du Maroc ne sera pas le premier contact entre le centre Dayan et le royaume. Au Medays 2010, organisé par l'institut Amadeus, présidé par le très controversé Brahim Fassi Fihri, Bruce-Maddy-Weitzman, Senior chercheur au centre était à Tanger pour animer une conférence consacrée aux chances de la relance d'un autre processus de dialogue entre Palestiniens et Israéliens. Cet enseignant à l'université de Tel-Aviv est, d'ailleurs, l'auteur, en 2008, d'un livre sur le Maghreb au 21ième siècle Pour une large majorité de ressortissants arabes, notamment ceux du Moyen-Orient, le nom de cet institut évoque bien de mauvais souvenirs. Moshe Dayan était le ministre de la défense au sein du gouvernement de Golda Meir durant la guerre des six jours de juin 1967, durant laquelle Israël a annexé la Bande de Gaza, la Cisjordanie et Al Qods. Plus tard au milieu des années 70, ce militaire s'est converti en diplomate en prenant la tête du ministère des Affaires étrangères sous le mandat du premier ministre Mannheim Begin. Dayan était l'artisan des accords de paix avec l'Egypte du président Anouar Essadat. Accords pour d'ailleurs lesquels, le Maroc de Hassan II avait joué un rôle.