A quelques semaines de la présentation d'un nouveau rapport de Ban Ki-moon sur la situation au Sahara occidental, l'Algérie accentue la pression. Elle se mobilise pour que la prochaine résolution du Conseil de sécurité sur cette question, prévue fin avril, comporte l'instauration d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme dans la partie sous contrôle marocain. Une revendication réitérée, hier, par le chef de la diplomatie algérienne au Conseil des droits de l'Homme. A Genève, du 3 au 28 mars se tient la 25ème session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Le Maroc, membre du CDH pour un mandat de trois ans, est représenté à cette réunion par Mustapha Ramid, le ministre de la Justice et des Libertés et Mbarka Bouaida, la n°2 de la diplomatie. De son côté, l'Algérie, également membre de l'organisme onusien pour la même période, prend part à ces travaux. C'est son ministre des Affaires étrangères qui a été dépêché sur place pour donner lecture à l'intervention concoctée par les autorités de son pays. Encore une fois, l'élargissement du mandat de la Minurso Bien évidemment, Ramtane Lamamra n'a pas laissé l'occasion passer pour aborder la question du Sahara. De la tribune du CDH, le chef de la diplomatie du voisin de l'Est a souligné que «l'Algérie encourage le CDH à assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations de l'ONU relatives à la surveillance de la situation des droits de l'Homme au Sahara». Des propos qui demeurent largement fidèles à la teneur du très controversé message du président Abdelaziz Bouteflika, lu par son ministre de la Justice, et adressé à une rencontre de syndicats africains, tenue fin octobre dernier à Abuja au Nigéria. Le locataire du palais d'Al Mouradia a estimé qu'il est «plus que jamais d'actualité la nécessité de mettre en place un mécanisme international de suivi et de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental». Autant d'indicateurs annonciateurs d'une forte empoignade en perspective entre le Maroc et l'Algérie, en avril prochain, dans les coulisses du Conseil de sécurité de l'ONU sur cette même question. Chacun des deux Etats mobilise ses réseaux de soutien. L'intervention de Ramtane Lamamra au Conseil des droits de l'Homme à Genève n'est donc qu'un tour de chauffe avant la très décisive confrontation à New York.