Il faut s'attendre à un duel maroco-algérien au conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU. Les deux pays sont candidats pour l'un des sièges du CDH réservés à la zone africaine. Rabat aurait les faveurs des pronostics. Le Maroc compte obtenir un siège au conseil des droits de l'homme de l'ONU pour la période 2014-2016. C'est également le cas de l'Algérie. Les deux pays ont annoncé, officiellement, leurs candidatures respectives lors des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU. Et c'est, justement, l'AG qui devra élire les quatorze nouveaux membres du CDH. En déposant sa demande, Rabat ambitionne «de mieux contribuer au renforcement du rôle de ce Conseil et garantir l'efficacité nécessaire de son fonctionnement», a indiqué le ministre des Affaires étrangères. La réplique algérienne ne s'est pas fait attendre. Ramtane Lamamra, le nouveau chef de la diplomatie du voisin de l'Est, a estimé que son pays «cultive les vertus du dialogue et il est particulièrement attaché à la promotion et à la protection de tous les droits de l'homme». «C'est cet engagement qui motive la candidature de l'Algérie pour un siège au Conseil des droits de l'homme pour la période 2014-2016», a-t-il affirmé. En dépit de l'affaire Ali Anouzla et quelques cailloux dans sa chaussure, notamment sur le dossier du Sahara occidental, le royaume a de fortes chances de rééditer l'expérience de 2007-2009. A ce titre, il est considéré comme un membre fondateur du CDH. Une vérité que Saâdeddine El Otmani a tenu à rappeler devant les 193 membres de l'Assemblée générale de l'ONU. Lobbying d'UN Watch contre certains pays Dans l'ensemble, la candidature marocaine est mieux classée que celles émanant de pays africains (l'Algérie et le Tchad), asiatiques (l'Arabie saoudite, la Chine, le Vietnam, l'Iran et la Syrie), américains (Cuba) ou même européen (la Russie). Tous ces pays ont un point en commun : ils figurent sur la «liste de la honte» établie par l'ONG suisse UN Watch. Depuis juin dernier, date de la publication de sa liste, l'association ne cesse d'appeler l'Union européenne et les Etats-Unis à barrer la route à la candidature de ces Etats. Créée en 1993, UN Watch affiche clairement ses positions pro-israéliennes, ce qui explique son intense lobbying contre les pays qu'elle estime trop défavorable aux intérêts israéliens. L'ONG est d'ailleurs affiliée à l'American Jewish Committee (AJC), ce qui lui donne également des relais d'influence au sein des instances politiques américaines. Pour l'Afrique, six prétendants se disputent quatre sièges au CDH : le Maroc, la Namibie, la Tunisie, le Sud Soudan, le Tchad et l'Algérie.