La question de la peine de mort reste toujours un sujet de discorde au Maroc. Un groupe de parlementaires marocains vient de déplorer le refus du ministre de la Justice, Mustafa Ramid, d'abolir la peine capitale dans le royaume alors que la nouvelle constitution garantit le droit à la vie. La peine de mort est un sujet à débat au Maroc. Un groupe de parlementaires a déploré ce mercredi la position du ministre de la Justice, Mustafa Ramid, réticent à l'idée d'abolir la peine capitale, rapporte Reuters. Lors d'une conférence organisée par le Réseau des parlementaires contre la peine de mort au Maroc, à l'occasion de son premier anniversaire, les membres de ladite coalition ont indiqué que la réponse de Ramid à leurs demandes était «négative» et «ne répond pas au contexte des droits de l'homme ou de la nouvelle constitution». Alors que la nouvelle constitution garantit le droit à la vie, les tribunaux marocains continuent de prononcer la peine capitale. Pourtant, celle-ci n'est plus appliquée depuis 20 ans même si quelques 150 condamnés à mort croupissent dans les prisons marocaines. Le groupe de députés a rappelé que le réseau a déposé le 7 novembre 2013, à la direction de la Chambre des représentants, un projet de loi pour abolir la peine de mort au Maroc. Il a fait savoir que cette proposition se compose d'un préambule et de quatre articles se référant à l'abolition de la peine capitale dans le Code pénal, le Code de la justice militaire et la loi sur le terrorisme. Le réseau propose à la place un emprisonnement à vie. Ramid campe sur les mêmes positions Les députés ont demandé au ministre de revenir sur le refus du Maroc de signer un moratoire officiel contre la peine de mort et d'expliquer les raisons pour lesquelles il ne veut pas l'abolir. Selon un des parlementaires, le ministre a adopté une «interprétation restrictive et rétrograde de l'article 20 de la Constitution, qui fait référence au droit à la vie et au droit international». Pour rappel, en décembre 2013, les membres du PDJ avaient suggéré de mettre en place un moratoire pour la régulation de cette peine extrême. Ce moratoire, qui serait de dix ans d'après la proposition du parti de la Lampe, permettra de passer à l'exécution par arme à feu – mode d'exécution utilisé au Maroc - qu'après le refus de la grâce royale présentée par le détenu. En fin d'année, Ramid s'était également montré opposé à l'abolition de la peine de mort, estimant que la société marocaine n'est pas prête à franchir le pas.