Le cinquantenaire de l'immigration marocaine en Belgique sera grandement célébré cette semaine. Le chef du gouvernement marocain Abdelillah Benkirane va participer à l'événement, ce mardi. Vendredi les présidents des deux chambres marocaines seront accueillis au parlement belge. Cet anniversaire sera aussi raconté par les médias et le milieu artistique qui reviendront sur plusieurs aspects de la présence marocaine à travers des témoignages, reportages et émissions. Détails. Le 17 février 1964 est une date indélébile dans les relations maroco-belges. Il y a 50 ans, le Maroc et la Belgique ont paraphé la convention bilatérale permettant d'organiser l'immigration des ressortissants marocains en Belgique. Après 50 ans, les deux pays vont célébrer cet événement à travers plusieurs activités, dont certaines ont déjà été lancées cette année. Ce mardi, le palais d'Egmont accueillera le premier ministre marocain, Abdelillah Benkirane, et son homologue belge Elio Di Rupo. Vendredi prochain, ce sera au tour des présidents des assemblées des deux pays de se rencontrer au Parlement de Bruxelles pour célébrer le cinquantenaire de l'immigration marocaine en Belgique. Selon LaLibre.be, la présence marocaine en Belgique date de 1912. En effet, quelques travailleurs du royaume rejoignaient la France et par extension certaines régions belges. Mais, c'est en 1964 que s'est opéré le vrai coup d'envoi de la véritable vague de migration marocaine. L'anniversaire ne sera pas que célébré sur le plan politique. Côté cultuel, des événements ont été prévus dans certaines villes et les médias reviendront aussi sur plusieurs aspects de la présence marocaine en Belgique. «Spéciales», enquêtes, témoignages dans les médias Des journaux papiers à la télévision en passant par la radio, l'immigration marocaine en Belgique sera au cœur de l'actualité. La RTBF tendra ainsi le micro aux descendants d'immigrés pour revenir sur les histoires et les anecdotes qui pourraient être transmises de génération en génération. Le réalisateur d'origine marocain, Nabil Ben Yadir et sa maman se sont déjà rendus dans les locaux de la télévision belge pour évoquer des souvenirs et des anecdotes en rapport avec l'arrivée des marocains en Belgique. Pour le quotidien LeSoir, un supplément de dix pages à été programmé pour aller à la découverte des centaines de milliers de «nouveaux Belges», dont les familles se sont établies ou sont nées en Belgique depuis la signature la convention de 1964. Les graphistes HMI et RIVAL CNN, le photographe Hatim Kaghat, la cinéaste Kadija Leclere, ont participé à ce supplément riche en témoignages et statistiques inédites. Cette sorte de roman graphique sorti pour l'occasion revient sur la vie d'une immigrée marocaine à travers le dessin. Le quotidien propose aussi le programme des concerts, spectacles ainsi que celui des autres rendez-vous artistiques pour marquer cet anniversaire. Il compte poursuivre la célébration à travers des enquêtes sur le volet social, politique, économique, sportif, culturel…, et aussi un reportage grand format pour revenir sur l'origine de l'immigration marocaine. Pour sa part, la radio flamande, VRT, va également révéler une enquête menée par le cabinet IPSOS sur des immigrés marocains - ou des belges d'origine marocaine - pour évoquer le ressentiment des Marocains après un demi-siècle en Belgique. L'enquête permettra de revenir sur des sujets ayant rapport au logement, à la discrimination, à l'intégration…Les résultats les plus frappants seront annoncés cet après midi, lors de la diffusion en direct de l'émission «Vandaag» mais aussi lors du journal du soir. Débats, émissions et reportages sont également prévus pour revenir sur l'éducation des enfants d'immigrés, leur intégration et leur confrontation avec la société belge. Le métro bruxellois est marocain ! La célébration de ce cinquantenaire est d'une grande signification pour la Belgique. Les immigrés marocains ont grandement participé à l'essor économique de la Belgique à partir des les années 1960. Ils ont permis de réaliser des ouvrages de grande envergure dans le pays. «Le métro bruxellois a été principalement construit par des Marocains», affirme à LaLibre.be le sociologue Marco Martiniello de l'Université de Liège. L'immigration n'était pas fortuite. Elle était bien réfléchie par les deux parties. Les deux pays y trouvaient leur compte, comme le souligne Hassan Bousetta, sénateur PS et politologue de formation. «Le demandeur avait un besoin urgent de main-d'œuvre peu qualifiée pour ses charbonnages et son industrie lourde alors que le fournisseur se débarrassait de certains de ses ressortissants les plus remuants», précise-t-il à la même source.