La police de Laâyoune a saisi, samedi après-midi, une voiture où se trouvait un député britannique sous prétexte que son propriétaire n'était pas en possession de papiers légaux. Mieux encore, la wilaya de Laâyoune accuse le député d'inciter les Sahraouis à «l'émeute et au chaos». Le séjour de députés britanniques au Sahara ne s'est pas bien terminé. «Le véhicule transportant un parlementaire et deux de ses collaborateurs a été saisi par les autorités locales», indique un communiqué de la wilaya de Laâyoune. «Ils auraient tenté d'inciter les populations à l'émeute sur la voie publique», indique la même source. Et d'expliquer que «le véhicule, appartenant à un séparatiste de l'intérieur qui accompagnait le groupe, a été saisi conformément à la loi car il ne disposait pas des documents nécessaires». Une autre version qui contredit celle de la wilaya Ce que ne dit pas le communiqué de la wilaya, c'est que la voiture appartient à un membre de l'association CODESA, présidée par Aminatou Haidar. Il emmenait la délégation parlementaire en tournée dans le quartier Maâtallah, le bastion par excellence des partisans du Polisario dans la capitale de la province. «L'incident aurait pu tourner à l'émeute si ce n'était l'intervention du président de la délégation régionale du conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Salem Cherkaoui, qui se trouvait dans les lieux», nous confie une source à Laâyoune. Et d'ajouter qu'apparemment, un des centres au pouvoir dans la ville n'a pas apprécié que dans l'hôtel Oscar (une propriété de Hamdi Ould Erchid, ndlr), où logeait les britanniques, un nombre important de Sahraouis sont venus les rencontrer. Excès de zèle ? Pourtant, avant cette intervention des forces de l'ordre, le séjour des britanniques se déroulait sans encombre. Vendredi soir, ils avaient tenu une réunion dans la maison du président du Comité de défense du droit à l'autodétermination au Sahara occidental, Mohamed Dadech. Le lendemain, les britanniques ont même était les invités d'un déjeuner offert par le maire de Laâyoune, Hamdi Ould Erchid, et le tout nouveau wali de la région, Bouchaâb Yahdih, un ex-représentant du Polisario à Paris. Force est de constater qu'encore une fois, l'excès de zèle de quelques éléments au Sahara était sur le point de donner davantage d'arguments aux revendications du Polisario visant à élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme.