La Tunisie et la Libye font face à la montée en puissance de courants salafistes radicales. En Guinée, les autorités locales, assistent résignés à une lutte déclarée entre chiites et wahhabites pour le contrôle de la communauté musulmane de ce pays. Les trois Etats tentent de récupérer le terrain perdu dans le domaine religieux en demandant au Maroc de former leurs imams et prédicateurs. L'expertise religieuse marocaine est fortement sollicitée en Afrique. Après l'accord entre Rabat et Bamako en vue de former 500 imams maliens, voilà que la Tunisie, la Libye et la Guinée expriment des demandes similaires. Hier, un communiqué du ministère des Affaires islamiques indiquait que le roi Mohammed VI avait bien voulu donner « ses hautes instructions pour que ces parties soient informées de l'accord de principe quant à la satisfaction de leurs demandes de coopération, ordonnant au ministre de Sa Majesté en charge des Habous et des Affaires islamiques de s'atteler à l'examen des différents aspects de mise en œuvre de ces demandes». L'islam modéré du Maroc séduit Après la chute du régime de Ben Ali en Tunisie et celui de Kadhafi en Libye, les mouvements salafistes intégristes ont repris du poil de la bête, menaçant même la stabilité sécuritaire des deux pays. Des courants qui ont vite occupé le terrain religieux, laissé vacant par des années de dictatures dans les deux pays. Dépassés par les événements, les prédicateurs religieux officiels des deux Etats sont à court d'arguments et de stratégies face à la montée de l'extrémisme. Dans ce contexte, ils sont séduits par le modèle de l'islam marocain. Ils sont d'abord attirés de par sa modération et surtout par les gardes fous officiels (conseil supérieur des oulémas et Ligue Mohammedienne des oulémas) mis en place par le pouvoir en vue de limiter la prolifération d'idées radicales dans la société. En Guinée, wahhabite et chiites s'affrontent Actuellement, la Guinée est la scène d'une concurrence acharnée entre wahabites et chiites. Les deux clans se regardent en chiens de faïence. Chacun d'eux essaie de séduire le maximum de fidèles, éclipsant l'influence de confrérie tijanie locale. Conséquence de cette lutte entre les trois factions, l'apparition en Guinée de mosquées réservées uniquement aux disciples de chaque courant. Un phénomène nouveau qui ne pourrait qu'exacerber davantage les tensions entre Chiites, Wahhabites et Tijanis.