L'annonce de la reprise des relations diplomatiques maroco-iraniennes serait-elle imminente ? En Tunisie, le prince Moulay Rachid s'est réuni avec Ali Larijani, le président du parlement de la république islamique. Après presque cinq ans de rupture, le Maroc et l'Iran renouent le contact. Et c'est en Tunisie que la très officielle rencontre a eu lieu. En marge de la cérémonie de la présentation de la première constitution de la révolution du jasmin, le prince Moulay Rachid a eu des entretiens avec Ali Larijani, le président du parlement iranien. L'homme est très connu en occident pour avoir été, pendant des années, le principal négociateur du groupe 5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) sur le dossier nucléaire de son pays. Début du dégel ? Ces retrouvailles surprises, comme l'a été la rupture des relations diplomatiques, le 6 mars 2009, décidée par le royaume en solidarité avec le Bahreïn que les Iraniens revendiquent toujours comme étant partie de leur territoire. Sachant que le faible niveau de participation de la république islamique à la 20ème session du Comité Al Qods, tenue les 17 et 18 janvier, par un simple ambassadeur accrédité à l'organisation de la Conférence islamique, a refroidi même les plus enthousiastes. Immédiatement après la réunion entre le prince Moulay Rachid et Ali Larijani, le vice-ministre iranien des Affaire étrangères, chargé de l'Afrique et du monde arabe, Hussein Amir, dans des déclarations rapportées par des médias arabes, à l'agence de presse officielle de son pays, assure que les deux chefs de la diplomatie des deux pays «ont convenu lors d'une communication téléphonique de reprendre leurs relations diplomatiques». Le responsable a même annoncé les ouvertures très prochaines des deux ambassades respectives. Silence officiel à Rabat Du côté marocain, à l'exception des séquences diffusées par Al Oula de la rencontre Moulay Rachid-Larijani, c'est le silence absolu. Même la MAP, dans une dépêche, résumant les activités du prince depuis son arrivée jusqu'à son départ de la Tunisie, a «omis» de mentionner les entretiens entre le frère du roi et le président du parlement de la république islamique. L'élection du nouveau président Hassan Rouhani a chamboulé nombre de convictions sur l'Iran tant aux Etats-Unis qu'en Europe. Le Maroc a capté les signaux et s'achemine vers une révision de sa décision du 6 mars 2009.