Le poste frontière de Bni Nsar entre le Maroc et Melilla a été le théâtre de nouveaux incidents. Pas plus tard qu'hier, un policier espagnol a été blessé au bras suite à des jets de pierres. L'incident a même conduit à la fermeture de la frontière pendant une dizaine de minutes. Un syndicat de police espagnol met ces actes répétés sous le compte de la "passivité" des policiers marocains. Décidément la frontière séparant le Maroc de l'enclave de Melilla ne sera pas de si vite un havre de paix. La tension est palpable ces derniers temps où des manifestants se regroupent pour protester contre la police. Hier, un agent de la police espagnole à Melilla a été «légèrement blessé» par une pierre lors d'une énième manifestation. Selon El Norte de Castilla, l'incident est survenu après une manifestation dirigée par le président du Comité pour la libération de Sebta et Melilla, Said Chramti. Aucune explication n'a été donnée à cette manifestation, mais d'après le Bureau du gouvernement espagnol à Melilla, qui a qualifié l'incident de «regrettable, malheureux et condamnable», un groupe dénommé «Terre de personne» était parmi les protestataires. Said Chramti lui, a prétendu être l'auteur du jet de pierres qui a conduit à la blessure du policier espagnol. Cependant, aucune source ne l'a confirmé. A en croire ce protestataire, un agent espagnol a empêché l'entrée d'un jeune marocain originaire de Nador alors qu'il détenait «un passeport valide». La police marocaine blâmée pour son laisser-faire L'incident d'hier n'est en tout cas pas nouveau. C'est un cas parmi d'autres qui se sont produits à Bni Nsar et qui ont déjà conduit à la fermeture de la frontière. Hier, la police espagnole a de nouveau procédé ainsi pendant une dizaine de minutes. L'affaire a soulevé l'ire d'un syndicat de police espagnol (UFP) qui a dénoncé cette nouvelle «provocation», qui s'est produite, selon elle, grâce à la «passivité de la police marocaine». Dans un communiqué publié ce mercredi et repris par El Diario, le syndicat a condamné l'incident, indiquant que ce sont des faits «désagréables» qui se répètent souvent, mais malheureusement «qui sont bien connus par la police». L'UFP souligne que lorsque ces manifestations éclatent, la police marocaine reste «impassible». De son côté, le délégué du gouvernement a affirmé sa considération aux policiers marocains. «Jamais, depuis cet endroit, nous permettons de lancer un objet contondant, ou tout autre objet, ou d'insulter un membre des forces de sécurité et l'Etat du Maroc», a déclaré le délégué. «Politique de l'autruche» des représentants ibères ? Pour le syndicat très irrité par ce qui se passe à la frontière de Bni Nsar, ces manifestations se produisent lorsqu'un Marocain se voit refuser l'entrée à Melilla en raison de son casier judiciaire. L'UFP explique également que Said Chramti se sert de ces faits pour organiser des mouvements de protestations. Le syndicat est allé plus loin en visant les autorités politiques ibères. L'UFP dénonce leur «politique de l'autruche». Toutefois, il oublie que récemment, les autorités ibères avaient bien fait savoir que des mesures seraient prises pour protéger la frontière et les policiers après que plusieurs d'entre eux ont subi des blessures suite aux jets de pierres. Les manifestants risquent en tout cas de subir lourdement les conséquences de leurs actes. Mardi, Mustapha Zekhnini, un MRE a été condamné à neuf ans et trois mois de prison doublés d'une amende de 7 226 euros pour des jets de pierres contre des policiers.